À la recherche d’une idée d’itinéraire en camping-car à travers la France ? Vous avez plusieurs semaines devant vous ? On vous propose de vous inspirer de ce circuit parcouru en période estivale à bord de notre capucine. Partis du Bordelais, nous sommes allés jusqu’en Bourgogne par sauts de puce. Aussi, le périple a-t-il emprunté de nombreuses routes de notre belle France, fait quelques détours dans les villes et villages du centre de l’Hexagone, ainsi qu’une courte incursion dans le Jura.
Jour 1 : Départ direction la Vienne
2021, encore une année compliquée pour les vadrouilleurs, baroudeurs et autres amoureux d’escapades au long cours ! Tout juste une petite échappée en février aux portes de la maison, des vacances de printemps frustrantes en confinement à regarder le soleil rayonner et un mois de mai libéré, mais sous un ciel gris et pluvieux, peu inspirant. Autant vous dire que nous attendions l’été avec des fourmis dans les pattes et dans les pneus !
C’est donc motivé comme jamais que nous abordons le premier week-end de juillet pour démarrer un nouveau périple dans l’hexagone, traversant d’ouest en est le centre du pays. Une plongée dans ce qui est péjorativement appelé la diagonale du vide, et qui cache pourtant mille et une merveilles…
Mais, « annus horribilis » étant, c’est sous un ciel de crachin que nous prenons la route vers le Poitou. Notre première étape est prévue dans le Chauvinois, aux marges de la Brenne.
1ere étape : l’abbaye de Saint-Savin-sur-Gartempe
À midi, nous faisons halte au pied de l’imposante abbaye de Saint-Savin-sur-Gartempe. Les ripailles vite expédiées, nous partons à la découverte de cette immense nef classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Les historiens la surnomment la chapelle Sixtine de l’art roman.
Armés d’une tablette numérique faisant office de guide virtuel qui ne fait pas l’unanimité dans la famille, nous levons les yeux à 18 mètres de haut pour admirer les fresques colorées qui ornent les plafonds. Ce chef-d’œuvre pictural illustrant les épisodes marquants de l’Ancien Testament est une véritable Bible en images sur grand écran qui a permis de diffuser la foi chrétienne auprès d’une population très majoritairement illettrée au Moyen-Âge. Une bande dessinée sacrée peinte il y a de près de 1000 ans. On a la chance de la contempler encore de nos jours grâce à l’intervention de Prosper Mérimée au début du XIXe siècle, entre autres.
Angles-sur-L’Anglin : 1er arrêt pour la nuit
Nous faisons quelques kilomètres pour atteindre notre bivouac du jour à Angles-sur-L’Anglin, le premier des « plus beaux villages de France » de notre périple. Une éclaircie et nous voilà en train d’arpenter les ruelles de la cité qui a conservé de belles demeures et offre surtout un cadre magnifique. Surmonté par les ruines de sa forteresse, le village est baigné par le cours de l’Anglin. Le panorama mérite à lui seul le détour.
Jour 2 : Patrimoine méconnu dans la Brenne (département de l’Indre)
Au petit matin, départ pour une journée mêlant patrimoine culturel et naturel. Peu de touristes et de camping-cars dans ce coin de France. On se gare facilement, même en juillet.
Le château d’Azay-le-Ferron
Cap au nord-est vers le château d’Azay-le-Ferron. Une étape hors des sentiers battus et une belle surprise en découvrant cet édifice classé datant du XVe siècle :
- Beaucoup de pièces à visiter décorées avec soins d’élégant mobilier ancien (les trophées de chasse du propriétaire du XIXe ne seront pas au goût de tout le monde).
- Un grand jardin paysagé bien entretenu et agrémenté d’œuvres d’art est à parcourir de long en large.
La Réserve de la Chérine
Dans l’après-midi, nous rentrons au cœur du parc naturel régional de la Brenne et en profitons pour admirer la nombreuse faune aviaire qui y niche. Des spots bien dissimulés autour de la réserve de la Chérine permettent d’approcher au plus près mouettes rieuses, grèbes huppés, foulques macroules et encore bien d’autres espèces dont je suis incapable de me souvenir du nom. Une jolie pause nature.
Jour 3 : Traversée du Cher avec Bourges et l’unique plus beau village de France du département
Une nuit sur l’agréable aire de Reuilly et, de bon matin, nous voilà partis à la découverte de Bourges, capitale du Berry.
Sur les traces de Jacques Cœur à Bourges
Réservez votre billet coupe-file pour entrer au Palais Jacques Coeur au même tarif que l’achat sur place. Billet électronique à présenter sur smartphone.
Nous nous garons facilement sur le parking jouxtant la salle du Prado qui accueille les camping-cars. Il y a même une aire de services. De là, nous nous rendons à pied jusqu’au palais Jacques Cœur, superbe hôtel particulier désiré par l’argentier du roi Charles VII. Malheureusement pour lui, il ne le vit jamais achevé, le souverain français ayant peu à peu pris ombrage de son richissime et fastueux surintendant des finances. Cet élégant bâtiment remarquablement préservé est le précurseur des demeures de plaisance du style Renaissance qui s’épanouirent en France dans la deuxième moitié du XVe siècle.
Pour les camping-caristes qui aiment aussi lire autre chose que des articles de blog, des romans par exemple, on vous conseille Le Grand Cœur de J.-C. Rufin. Un excellent roman historique qui vous en apprendra beaucoup sur cette période et la manière, pas toujours honnête, dont Jacques Cœur s’est enrichi, ainsi que son rôle primordial dans la construction de la France par son soutien au roi en place. Très plaisant à lire, comme la majorité des titres de cet auteur d’ailleurs.
À la découverte de la cité berruyère
Nous arpentons ensuite le circuit de visite proposée par la ville qui permet d’admirer ses plus beaux atours, palais gothiques, Renaissance ou classique, maison à pans de bois et ruelles médiévales.
Pour finir le parcours, nous faisons le tour de l’imposante cathédrale Saint-Étienne, immense nef gothique du début du XIIIe siècle inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. L’impression de volume à l’intérieur n’a d’égal que la splendeur de ses nombreux vitraux.
Les marais de Bourges : pause champêtre en pleine ville
Après une pause déjeuner bien méritée à l’ombre de la cathédrale, nous reprenons notre marche en direction des marais de Bourges. En effet, à l’est de la ville, au pied du quartier historique de la cité s’étend une vaste zone de 135 hectares dessinée par la main de l’homme dans le lit des rivières Yèvre et Voiselle. Une agréable balade bucolique le long des canaux permet d’en découvrir les multiples facettes, de se faufiler entre jardins potagers ou d’agréments et d’y apercevoir oiseaux en action et barque au repos.
Nuitée au calme au bord de l’Allier à Apremont-sur-Allier
Après cette longue visite citadine, nous reprenons le camping-car pour faire une grosse heure de route avant d’atteindre notre étape nocturne à Apremont-sur-Allier. C’est le deuxième « plus beaux villages de France » de l’itinéraire, et le seul village labellisé du Cher. Un minuscule hameau de toute beauté en bordure de rivière où il fait bon flâner pour en apprécier la quiétude.
Jour 4 : Étape gallo-romaine dans le Morvan avec le Grand site de France de Bibracte
À l’aube, direction plein est, le soleil dans les yeux pour rejoindre le Morvan et la capitale des Éduens, Bibracte. 1er Grand Site de France au programme.
Situé à la frontière de la Nièvre et de la Saône-et-Loire, le site de Bibracte est un ancien oppidum celte où on a découvert de nombreux vestiges datant du premier siècle av. J.-C.
Le matin, nous arpentons les deux étages du musée de la civilisation celtique, très riche en informations et en artefacts, mais un peu difficile d’accès pour le grand public.
L’après-midi, c’est à pied que nous décidons de partir à l’assaut du Mont Beuvray. Derrière le « nous », comprenez les parents, plus que les enfants ! À travers de belles forêts de feuillus, les sentiers se faufilent entre les différentes zones de fouilles archéologiques. Une manière de voir de plus près le travail des explorateurs du passé qui passent leurs journées les genoux dans la terre, sous le soleil comme sous la pluie, à la recherche des traces et vestiges laissés par nos ancêtres.
En haut du site, les arbres cèdent la place aux prairies d’altitude pour dégager un superbe panorama sur le sud du Morvan. Il ne nous reste alors plus qu’à rejoindre le camping-car pour profiter d’un repos bien mérité après cette grande journée riche en découvertes. Nuit sur le parking du site autorisée.
Jour 5 : La cité impériale d’Autun
Au lever du jour, nous nous réveillons la tête dans les nuages et nous entamons la descente vers Autun en espérant y trouver un ciel plus clément. La ville est fortement liée historiquement à Bibracte puisqu’elle devint la capitale des Éduens qui délaissèrent le mont Beuvray pour se rapprocher des voies commerciales au début de l’Empire romain. De nos jours, il reste encore des traces de cette cité impériale dont le nom vient du premier empereur romain, Auguste.
Malédiction gauloise, le ciel nous est tombé sur la tête et a largement écourté notre balade. Et alors que le soleil semblait revenir en début d’après-midi, notre deuxième essai de visite s’est soldé par un nouvel échec cuisant, les nuages ayant décidé de se déverser sur nos pauvres figures dépitées. Nos enfants qui avaient refusé de retenter le coup après le rinçage matinal en rigolent encore.
Nous filons vers notre prochaine étape qui est censée nous mener dans un camping proche de Gevrey-Chambertin, au cœur de l’appellation Côtes de Nuits du vignoble bourguignon. Nous faisons halte à Arnay-le-Duc pour ravitailler et faire une lessive. Le temps demeure maussade, et nous décidons de supprimer l’étape camping, sans intérêt si nous ne pouvons pas profiter de la piscine avec les garçons. Nous tergiversons un moment et finalement restons pour la nuit sur cette commune qui possède une aire municipale. Mais résolument, ce n’est pas notre jour. L’aire se révèle bruyante en plus d’être un peu chère (8 € la nuit pour le stationnement, 3 € pour l’électricité et encore 3 € de plus pour les services). Bref, une journée à oublier !
Jour 6 : Étape éclair dans le vignoble des Grands crus de Bourgogne
Nous décidons de faire route vers le Jura. Mais avant, arrêt incontournable à Beaune, capitale des vins de Bourgogne et étape nocturne en bord de Saône. Sur le trajet, paysages viticoles des Climats de Bourgogne, classés au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Les splendeurs de Beaune
La visite des Hospices de la ville est un incontournable que je ne souhaitais pas louper. Le bâtiment est superbe. La cour intérieure avec ses façades à pans de bois, son étage à galerie et ses splendides toitures aux tuiles vernissées polychromes méritent le voyage. L’édifice vaut le détour autant pour son architecture que pour son riche mobilier d’époque. En fin de parcours, les œnologues avertis pourront jeter un œil dans la boutique, aux crus issus des domaines appartenant à l’Hôtel-Dieu. Prévoir quand même un « petit » budget pour se faire plaisir. Moi, je passe mon tour.
La balade dans la ville se termine à la Maison des Climats qui propose une exposition gratuite pour découvrir les spécificités de ces parcelles de Bourgogne classées au patrimoine mondial de l’humanité. À voir pour bien comprendre le paysage et les appellations qui sont produites ici.
L’aire camping-car de Beaune est idéale pour faire la visite de la cité.
Étape en Val de Saône : l’aire Camping-Car Park de Seurre
L’après-midi, nous arrivons rapidement à Seurre pour profiter enfin du soleil. Finalement, on prend notre temps, l’aire camping-car est sympathique (ancien camping municipal reconverti qui dispose de vastes emplacements arborés). Nous allons faire un tour en fin de journée au bord de la Saône et dans les ruelles de la ville. Nous y rencontrons un Jacquemart, petit automate au costume tricolore qui martèle une cloche toutes les demi-heures pour le plus grand bonheur des écoliers… et des riverains.
Jour 7 : Arrivée dans le Jura par la ville de Dole
Le lendemain, c’est à Dole que nous débutons notre périple jurassien. La ville est de toute beauté et le circuit du chat perché qui la sillonne nous permet d’en observer les plus beaux trésors. Nous y rencontrons la maison natale de Louis Pasteur, profitons de superbes points de vues sur la cité depuis les quais du Doubs et du canal Rhin-Rhône, découvrons la collégiale Notre-Dame, l’hôtel-Dieu et la fresque des personnages illustres de Dole. Une balade de 4 km chaudement recommandée !
De plus, il est facile de stationner en ville sur un grand parking gratuit. Dole a tout pour plaire !
Après cette visite matinale, on reste dans le massif du Jura mais on quitte déjà le département où nous avons bien l’intention de revenir. En effet, nous souhaitons d’abord passer à Nans-sous-Sainte-Anne, dans le Doubs.
Jour 8 : Séjour à Nans-sous-Saint-Anne
Nans-sous-Saint-Anne, c’est un village niché dans le massif du Jura. Un parking nous accueille au pied des sommets environnants, avec un gentil troupeau de vaches pour seules voisines. Petit détour par la laiterie du Lizon pour régler notre dû pour le stationnement nocturne et acheter des produits locaux comme la saucisse de Morteau, le comté ou encore le Morbier. Rien de mieux que la gastronomie pour faire connaissance avec une région.
Le lendemain matin, j’essaie de motiver les troupes pour une première randonnée vers le belvédère du Vieux Château qui surplombe la vallée. Hélas, il a plu toute la nuit et quelques ondées sont toujours actives au petit jour. Le chemin s’avère bien pentu, quelques arbres sont couchés en travers de la sente, le sol devient glissant par endroit malgré les chaussures de rando. C’en est trop pour une première sortie qui s’achève plus rapidement que prévu.
Le soleil repart au beau fixe à la mi-journée comme notre moral et nous nous lançons sur la piste du Lison. En à peine 6 km de marche, nous découvrons la grotte Sarrazine, impressionnante cavité naturelle dont l’arche culmine à 100 m de hauteur, la source du Lison et sa spectaculaire cascade, et enfin le creux Billard, gouffre d’effondrement cylindrique aux parois vertigineuses.
Un retour tranquille à travers bois et nous voilà réconciliés avec la nature et ses éléments. Un second passage par la laiterie, cette fois-ci pour tester les glaces artisanales locales et une autre spécialité fromagère et nous profitons du cadre idyllique jusqu’en soirée sur la jolie aire communale.
Jour 9 : Étape à Salins-les-Bains et visite de sa Grande Saline
Comme chaque matin, je scrute les prévisions météo des prochains jours pour adapter un peu le parcours au gré de ces dernières. Carine vous dirait que je fais ça plutôt toutes les heures, comme si j’allais pouvoir influencer les divinités célestes pour qu’elles nous envoient un grand ciel bleu.
Et vu qu’il vire carrément du gris clair au gris foncé, nous optons pour une activité intérieure à Salins-les-Bains et la découverte de sa Grande Saline. Une visite très intéressante qui nous conte l’histoire de la production du sel ignigène en Franche-Comté. Un retour sur plus de 1000 ans d’aventure industrielle avec la possibilité rare d’observer des éléments techniques anciens, mais parfaitement conservés comme :
- la roue à augets du XIXe
- le balancier du XIXe également
- les poêles à sel, uniques en France.
Nous décidons ensuite de nous réfugier pour quelques jours sur une aire bien équipée en attendant que l’intense vague pluvieuse qui traverse l’Europe de l’Ouest passe son chemin.
Nous faisons à contrecœur une croix sur la suite de notre parcours dans le Jura, toutes les visites prévues reposant sur de longues balades en extérieur. Dommage. Toutefois, ce n’est que partie remise et, promis, on reviendra.
Jour 10 à 12 : Pause imposée dans la Bresse
C’est dans l’Ain que nous décidons d’attendre l’accalmie. Sur le trajet, nous faisons quand même un arrêt à Tournus, en Saône-et-Loire.
Visite de Tournus
Un circuit surnommé « Sur les pas de Gerlannus » permet d’admirer toutes les beautés de la commune, de l’église abbatiale Saint-Philibert aux ruelles de la vieille ville en passant par les rives de la Saône. Les couleurs des façades ou des volets des maisons égayent un peu le gris du ciel qui finira même par se parer d’azur, rendant ainsi la balade vraiment agréable.
Lire l’article intégralement consacré à la ville de Tournus.
Parenthèse bressane sur une aire Camping-Car Park
Nous nous installons pour 3 nuits à Saint-Triviers-de-Courtes, au cœur de la Bresse, en marge du Mâconnais. Entre deux ondées, nous avons le temps de faire un tour dans le village pour y trouver le gâteau d’anniversaire de ma chère et tendre : une galette bressane, une tarte briochée surmontée d’un nappage de crème fraîche et de sucre, tout en légèreté. Même un gourmand comme moi a mis quatre repas à finir ce dessert de costaud.
Les deux jours suivants passent au gré des averses toutes plus longues les unes que les autres et nous sommes bien contents d’être sur une belle surface stabilisée, branchés au réseau électrique avec le WIFI à disposition pour occuper les enfants (et les parents accessoirement !). On ne se plaint quand même pas trop quand on voit la situation catastrophique toute proche en Allemagne et en Belgique, voire à deux pas, à Louhans que nous avons traversé il y a deux jours et qui se retrouve coupée en deux suite au débordement de la Seille. Sale été, je vous dis !
Jour 13 : Visite intérieure dans l’Ain et début du périple en Mâconnais
Le 16 juillet, nous en avons assez d’attendre et tentons une sortie vaille que vaille. Pour commencer, direction Bourg-en-Bresse pour y visiter le monastère royal de Brou.
Le monastère royal de Brou, un monument méconnu qui vaut le détour
Le monastère royal de Brou est un édifice religieux bâti par Marguerite d’Autriche au début du XVIe siècle en hommage à son bien-aimé Philibert II le Beau. C’est un chef-d’œuvre de l’art gothique flamboyant flamand. Cette magnifique dentelle de calcaire du Revermont éblouit par la blancheur de ses façades, la finesse de ses éléments décoratifs et ses splendides tuiles vernissées.
L’observation de son architecture mérite un large détour. Mais la visite est également très intéressante du point de vue historique en mettant en avant le rôle politique des femmes en ce début d’époque moderne.
Cerise sur le gâteau, il y avait au moment de notre passage une exposition qui présentait les plus beaux monuments de la région Auvergne-Rhône-Alpes fabriqués en Lego. Un régal pour les amateurs de briques comme moi !
Quelques courses à Bourg-en-Bresse et nous sortons de cette grouillante agglomération pour revenir dans le Mâconnais, au calme.
Réservez votre entrée au Monastère royal de Brou. Billet électronique coupe-file à présenter sur smartphone. Tarif identique à l’achat sur place.
Début du périple bourguignon : De Berzé-la-Ville à Berzé-le-Châtel
Nous faisons un court arrêt à Berzé-la-Ville pour y admirer les fresques de la chapelle des Moines considérées comme « le plus beau témoignage de l’art roman clunisien ». Seule la petite abside a conservé ses couleurs d’origine, mais les détails sont saisissants !
Attention routes très étroites et très peu de place pour se garer. On a réussi à se caser en bord de chaussée avec notre 6,65 m, mais il ne restait pas beaucoup de marge.
Nous faisons quelques kilomètres de plus pour atteindre Berzé-le-Châtel. Nous stationnons au pied de son château. L’endroit a l’air calme et on s’y installe pour la nuit. Une balade vespérale complétée par une autre au petit matin nous permettra d’admirer la beauté du site, la superbe de la forteresse, ainsi que les charmes du village et de ses jolies habitations. Côté tranquillité, presque rien à dire hormis le passage bruyant d’une troupe de scouts perdue dans la nature en fin de soirée, et repêchée à la va-vite devant nos fenêtres pour être reconduite à bon port.
Jour 14 : Promenade à Mâcon et découverte de ses terroirs viticoles
Départ de bon matin pour Mâcon. Après un faux pas d’itinéraire lié à une erreur de point GPS, la copilote rattrape rapidement le coup. On se gare au parking Monnier, facile d’accès et disposant d’assez de places pour accueillir voitures et camping-cars. Nous pouvons débuter notre « tracé de la plume », circuit pédestre de découverte citadine nommé ainsi en hommage au poète et romancier local, Alphonse de Lamartine. Le parcours est très agréable et permet d’admirer tous les monuments de la ville, ses quais animés et ses maisons de charme. L’endroit nous plaît tant que nous y passons la pause déjeuner à la terrasse d’un restaurant.
L’après-midi avance doucement et nous nous installons à Prissé, où une jolie aire est mise à disposition des camping-caristes par la cave des vignerons des Terres secrètes. Un petit tour dans la superbe boutique et dans les ruelles du village, et nous nous posons au pied du camping-car pour profiter du soleil revenu.
En savoir plus sur l’aire de Prissé.
Jour 15 : L’abbaye de Cluny
En ce dimanche de compétition internationale de jumping à Cluny, il n’est pas simple de trouver un stationnement pour notre imposante monture. Heureusement, un petit parking nous laisse nous installer en bordure de la cité, à deux pas du centre. Nous faisons un court détour pour admirer les athlètes équins en action sur le saut d’obstacles avant d’entrer dans l’abbaye de Cluny, gérée par le Centre des Monuments Nationaux.
Réservez votre billet coupe-file pour entrer à l’abbaye de Cluny au même tarif que l’achat sur place. Billet électronique à présenter sur smartphone.
La plus grande partie de l’abbatiale originale a été détruite durant la Révolution française. Cependant, les vestiges qui restent à présent donnent une idée de la magnificence et de l’importance de ce centre religieux majeur du Moyen-Âge.
Article complet consacré à un séjour en camping-car dans la cité-abbaye de Cluny.
Ah oui, j’oubliais, le photographe attitré du voyage (moi, en l’occurrence) a fait sa boulette en négligeant de recharger les batteries de l’appareil. Bilan, panne sèche au pied des remparts de l’abbaye. Heureusement, comme tout bon adolescent qui se respecte, notre grand n’a pas omis d’amener son téléphone. Et lui, ne risque pas d’oublier de brancher son appareil dont la batterie affiche 100%. C’est donc Carine qui s’essaie à la prise de vue avec un smartphone pendant toute la durée de la visite. À vous de juger, mais le résultat est assez bluffant ! Toutefois, ce n’est pas pour autant que j’abandonnerai mon éternel boîtier, et Carine non plus d’ailleurs.
Dans l’après-midi, on se pose pour deux nuits au camping d’Azé comme promis aux enfants. Il fait beau depuis quelques jours seulement, le sol est encore un peu boueux par endroits. Mais nous trouvons quand même à nous installer sur une espace assez stable, bien ombragé. La jolie piscine attenante est plutôt sympathique même s’il y a un peu de monde, dimanche oblige.
Jour 16 : Azé et ses grottes
Le lendemain, c’est journée tranquille avec un petit tour à pied au village le matin et visite des grottes après le déjeuner. L’exploration de la cavité est intéressante avec une partie tournée vers le monde minéral présentant stalagmites, stalactites, colonnes, gours et drapés, et une autre consacrée à la préhistoire avec des fossiles d’ours et de lions des cavernes.
Après ce court mais agréable intermède sédentaire, nous reprenons la route pour arpenter le nord du Mâconnais.
Jour 17 : Le Nord-Mâconnais, programme riche en visites
Cette journée est dense.
On commence par une jolie marche autour et dans le village de Brancion, dominé par sa forteresse médiévale.
Puis, on enchaine avec la visite guidée du château de Cormatin, demeure Renaissance à l’exubérante décoration.
Et enfin un petit détour par le charmant village de Chapaize dont le clocher de l’ancien prieuré surplombe la campagne environnante du haut de ses 35 mètres.
En soirée, nous refermons la boucle du Mâconnais en nous rendant au pied de la superbe roche de Solutré. Le parking du Panorama accueille les camping-cars pour la nuit bien qu’étant sur un site classé, donc en principe interdit au bivouac. C’est une chance, au vu du splendide point de vue sur l’éperon rocheux et sur les vignobles qui l’entourent. La balade digestive est un vrai régal !
Jour 18 : Des vignobles du Mâconnais au Beaujolais
Le Grand-Site de Solutré-Vergisson
Maintenant que le beau temps est de retour et le thermomètre à la hausse, nous partons de bon matin à l’assaut de l’escarpement calcaire qui nous fait face. En à peine 1,5 km d’ascension, nous arrivons au sommet et la vue est spectaculaire sur le paysage environnant.
La température grimpe vite ce matin et nous n’avons pas le courage d’aller à pied jusqu’à la roche de Vergisson distante de seulement quelques kilomètres. Nous nous rassasions donc du panorama depuis la pointe du monolithe et redescendons tranquillement vers la maison du Grand Site qui regroupe une boutique, une terrasse et une petite salle d’exposition très intéressante qui nous instruit sur le passé géologique et historique de ce site.
Dernier regard pour les splendides vignobles du Mâconnais au château de Pierreclos
Arrêt à Pierreclos pour prendre quelques clichés de son magnifique château qui était d’ailleurs mieux éclairé la veille au soir.
Petit détour dans le Beaujolais : panorama sur le Chiroubles
Nous changeons ensuite de terroir en délaissant le vignoble de Bourgogne pour entrer dans celui du Beaujolais.
Nous parcourons les routes escarpées du secteur pour atteindre les terrasses du Chiroubles. Elles dégagent un splendide panorama sur la région, mais la chaleur ambiante voile malheureusement la vue. Nous faisons un détour par la boutique qui présente une multitude de produits locaux et revenons les bras chargés avec du vin, bien évidemment, mais aussi avec un miel fabriqué à quelques kilomètres de là (goûté depuis et vraiment très bon).
En descendant de ses terrasses, la transformation du décor est notable. Le paysage de cette région n’a plus rien à voir avec celui de la précédente. Les pinots noirs et autres chardonnays bourguignons laissent rapidement la place au gamay, les pieds de vigne sont plus petits, trapus et épars, il y a comme un air de Méditerranée dans l’atmosphère.
Au sommet du Mont Brouilly
Nous nous rendons ensuite sur les pentes du mont Brouilly. Après une grosse erreur de GPS du conducteur (encore une, par chance, Madame veille ! ), nous voilà embarqués sur une minuscule route communale de plus en plus étroite et escarpée qui nous emmène tout droit vers… nulle part, ou plutôt si, dans un sentier caillouteux et chaotique balafré d’une méchante ornière. Pas du tout adapté à notre gabarit de véhicule. Heureusement plus de peur que de mal, et nous pouvons rebrousser chemin pour enfin trouver la voie qui mène au sommet.
Un premier parking permet d’accéder à un nouveau point de vue sur la région dont les reliefs couverts de vignes, de forêts et de hameaux ravissent les pupilles. On s’arrête ensuite tout en haut, au pied de la chapelle, mais, finalement, le panorama y est moins intéressant.
Un petit détour pour faire les services à Quincié-en-Beaujolais et nous entamons à partir de ce point, notre grand retour plein ouest. Ça sent déjà la fin des vacances.
Étape nocturne à Sémur-en-Brionnais
C’est à Sémur-en-Brionnais, seul « plus beaux villages de France » de Saône-et-Loire, que nous dormons ce soir. La municipalité offre deux spots accessibles aux camping-cars et nous optons pour celui proche du centre-ville afin de pouvoir nous y promener à notre convenance. Léger inconvénient, il n’y a pas un brin d’ombre sur place et pour une fois, le soleil cogne bien fort et la température grimpe allégrement dans la cellule. Le village possède de jolis monuments, mais manque un peu d’harmonie générale ce qui nuit à son charme.
Fin de cette journée marathon. L’équipage réclame à cor et à cri une pause au pilote. D’accord, alors direction Le Mont-Dore. Au programme, camping, piscine, fromage et saucisson.
Jour 19 : Retour par l’Auvergne
Une fois de plus, nous décidons de rentrer chez nous en passant par Le Mont-Dore. C’est presque devenu un pèlerinage familial !
D’autres idées de circuits incluant une étape au Mont-Dore :
▶ Le sud du Massif central en camping-car (itinéraire été)
▶ Escapade écourtée entre Limousin et Auvergne (itinéraire printemps)
Charroux, plus beau village de France
En chemin, nous faisons étape à Charroux dans l’Allier. Un parking excentré du bourg accueille les camping-cars. Nous parcourons avec plaisir les ruelles de cette belle cité superbement préservée. Pour le plaisir des parents surtout ! Pour les enfants, c’est surtout qu’ils ne peuvent pas faire autrement ! Les pierres du village sont mises en valeur par le soleil retrouvé et les couleurs d’une végétation bien présente.
Halte sur la route avec le panorama sur les roches Tuilière et Sanadoire
Sur le trajet, une petite pause photo devant les pointes volcaniques des roches Tuilière et Sanadoire qui dominent le lac Guery, à deux pas de notre destination du jour. Les enfants ne veulent même plus descendre et attendent désormais l’arrivée au camping.
Arrivée au Mont-Dore
Nous nous arrêtons au camping municipal du Mont-Dore et avons la chance d’y prendre le dernier emplacement libre. Ouf, ce fut moins une ! Au programme, après-midi détente, à la piscine et sous la toile du store. Mais aussi corvée, avec un ultime combo lave-linge/sèche-linge.
Jour 20 : Pause au camping du Mont-Dore
Le lendemain, c’est activité à la carte, les parents font un tour en ville le matin pour ravitailler en produits locaux (saucissons, Saint-Nectaire et Bleu d’Auvergne). En début d’après-midi, le plus jeune se joint à nous pour faire la petite balade des Cascades tandis que l’aîné se cloître sur l’emplacement pour échapper aux affres du soleil. Un plongeon dans la piscine fera un grand bien aux organismes pour évacuer la chaleur accumulée. Un court détour en soirée pour aller chercher de succulentes pizzas juste en dessus du camping. Une belle journée.
Hélas, ce fut sans compter sur la terrible nuit qui nous attendait. Comme nous partions le lendemain matin, nous avions pris soin de ranger tout notre barda extérieur et de rentrer le store. Une excellente idée, car un énorme orage s’est abattu sur tout le Massif central. Des éclairs zébrèrent le ciel de toutes parts. Ils furent suivis de bourrasques de pluie avant un bouquet final d’anthologie : une nuée de grêlons impressionnants s’écrasa avec vigueur sur notre capucine. Autant dire que toute la maisonnée s’est réveillée et a eu un peu de mal à se rendormir quand le gros des perturbations s’est calmé un peu plus d’une heure plus tard.
Jour 21 : Escapade en Corrèze sur le thème de ses plus beaux villages de France
C’est dans un état légèrement vaseux que nous émergeons ce matin-là, sous un ciel couvert, envahi par la brume. Une brassée de croissants et de chocolatines (pain au chocolat diraient certains) pour nous réconforter et nous filons vers la Corrèze pour y explorer quelques jolis petits villages.
Étape 1 : Curemonte
C’est sous un plafond encore un peu nuageux que nous arrivons à Curemonte. Dans un splendide écrin de verdure, cette minuscule cité médiévale est un vrai bijou. Nous en faisons le tour les yeux émerveillés, et profitons de panoramas magnifiques pour nous enivrer de sa beauté. Une bien agréable découverte à l’abri des regards, très peu de touristes en vue.
Étape 2 : Collonges-la-Rouge
C’est tout l’inverse quand nous arrivons à Collonges-la-Rouge. Les parkings sont bien remplis, mais heureusement la commune en a réservé un pour les camping-cars à l’ombre bienfaitrice des frondaisons des chênes. La cohue se fait aussi sentir dans le village où la foule ressemble presque à celle que nous avions connue au Mont-Saint-Michel.
Après des semaines à faire balades et visites quasiment seuls, c’est difficile de se retrouver au cœur du tourisme de masse ! Il est vrai que l’originalité et la préservation de cette commune en font un centre d’intérêt incontournable de la région et lui valent son titre de « plus beaux villages de France ». C’est d’ailleurs ici que naquit en 1981 l’association qui délivre ce label sous l’impulsion du maire de la ville.
Jour 22 : De la Corrèze à la Dordogne en suivant les villages labellisés
Halte 1 : Turenne
En ce dimanche matin, c’est un ciel orageux et menaçant qui nous accueille à Turenne, l’ultime village de notre périple corrézien. Heureusement pour nous, ce dernier ne nous tombe pas sur la tête et nous découvrons avec plaisir ce très beau hameau médiéval perché au sommet d’un éperon datant du Jurassique. Les ruelles abruptes du bourg ancien dévoilent de jolies fenêtres sur la campagne alentour et sur la forteresse qui domine le site.
Halte 2 : Saint-Amand-de-Coly
Direction maintenant la Dordogne et le village de Saint-Amand-Coly, aux belles maisons de pierre blonde entourant l’imposante abbaye augustinienne du XIIe siècle dont il ne reste que l’église.
Hélas, le ciel se charge à nouveau et de grosses averses gâchent quelque peu notre après-midi.
Halte nocturne sur l’aire camping-car du Golf à Montignac
Nous nous installons à Montignac, sur la même aire qui nous avait accueillis il y a deux ans au cours de notre courte échappée dans le Périgord. Nous abandonnons l’idée d’aller faire un petit tour dans le village et passons donc notre fin de journée à buller. C’est aussi ça les vacances par moments !
Jour 23 : Fin du périple en Dordogne
En entrant dans le cœur du Périgord noir, nous nous doutions bien que le temps des balades paisibles était révolu dans ce département très touristique. Ce fut hélas bien le cas.
1er arrêt à Saint-Léon-sur-Vézère
Disons qu’au petit matin à Saint-Léon-sur-Vézère, cela pouvait encore aller, les vacanciers préférant la couette en cette matinée maussade. Le village s’éveillait doucement tout comme nous et cette petite marche d’échauffement fut bien agréable.
Arrêt impossible aux Eyzies
C’est aux Eyzies que les choses se sont vraiment compliquées. Nous avions décidé au départ d’y passer la journée et la nuit pour visiter le musée et le pôle international de la Préhistoire. Mais une fois arrivés sur place, nous nous sommes rendu compte que le marché du lundi matin attirait une foule immense ! Les touristes avaient envahi la ville. Impossible de nous rendre sur l’aire camping-car dont nous n’avons jamais trouvé l’entrée. Quant à nous garer sur un autre parking, douce utopie que d’y croire. Nous poursuivons donc la route vers le sud, direction Limeuil.
Limeuil, dernier plus beau village de France du road trip
Ici, nous réussissons à stationner en fin de matinée sur un parking payant. Très vite rempli, mieux vallait arriver tôt. Le cadre de ce village est magnifique, au pied de la confluence entre la Dordogne et la Vézère. Le bâti n’est pas en reste et cette dernière randonnée citadine clôt à merveille notre road trip estival.