Il me tardait d’arriver sur cette côte. Rejoindre le Pacifique, c’est concrétiser l’idée que l’on est sur un littoral dont l’horizon nous emporte de l’autre côté de la planète, tout un symbole. En face, au loin, là-bas, c’est l’Asie, tout un autre monde à découvrir, un jour peut-être y retournerons-nous.
Le Pacifique, nous l’avions déjà côtoyé, il y a 17 ans, par un frais mois d’octobre à San Francisco. Certains s’en souviendront. Pour se réchauffer, nous avions mangé ces clams chowders, soupes chaudes de fruits de mer, spécialité (une des rares) des Etats-Unis, aussi bien sur la côte est que sur la côte ouest du pays. Les phoques étaient alors les seuls à profiter de la baignade.
Le Pacifique aujourd’hui, c’est un cadre bien différent dans la ville de Puerto Arista.
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Puerto Arista
Il fait 35°C l’après-midi, autour de 25°C la nuit, toute l’année. Nous avons chaud et les moustiques nous attaquent. Seule solution : la baignade dans l’immensité pour nous rafraîchir et pour tenir au loin ces nuisibles peu téméraires face à un océan capricieux et tonitruant.
Les guides de voyage nous promettent une baignade dangereuse. C’est vrai que les vagues y sont impressionnantes mais ne nous paraissent pas plus périlleuses que celles de la côte Atlantique, même peut-être moins puissantes qu’à Lacanau certains jours.
Nous restons tout de même prudents ; de toute façon pas besoin d’aller bien loin pour être complètement trempés, des vagues de plus de 2m cassent à 10m de la plage. La baignade est finalement à peine rafraîchissante car les eaux sont incroyablement chaudes, bien plus chaudes que celles de la mer des Caraïbes. Un océan avec les vagues pour jouer mais avec 10°C de plus qu’à la maison, c’est top.
Nous poursuivons notre route le long du littoral Pacifique pendant quelques jours et aurons vraisemblablement d’autres occasions de nous frotter à ses vagues majestueuses.
Et si nous trouvons un petit paradis, comprendre juste un parking sans moustiques, alors nous prévoyons même d’y rester quelques temps car, après ces étapes sur le grand océan, il en sera fini des plages pour le reste du voyage.
Les baies d’Huatilco
Nous continuons notre route le long du Pacifique pour nous poser quelques jours sur la baie de Tangolunda.
Après une longue route bien sinueuse mais en pas trop mauvais état, nous arrivons sur une succession de baies qui font l’objet d’une tentative de développement touristique par le gouvernement mexicain depuis les années 1980.
Le parcours sur la côte ayant été plutôt proche de la traversée du désert que de la tournée des plages touristiques, nous sommes surpris en arrivant sur ce spot de trouver tous les équipements dignes des plus grandes stations balnéaires. En plus des grands hôtels les pieds dans l’eau, des agences de voyage prêtes à vous proposer toute sorte de sorties en mer et des restaurants de plages, nous trouvons de surcroît un grand parking aménagé à l’ombre des palmiers et autres arbres tropicaux pour moins de 5€ la nuit avec sanitaires et douches à dispo, ainsi que les services pour le CC. Le pied quoi !
Pour la plage, celle à proximité du bivouac est à moins de 5 minutes à pied et donne sur une grande baie où les déferlantes du Pacifique viennent se jeter. Hélas, l’eau est légèrement trouble du fait de nombreuses algues et la pente est plutôt abrupte ce qui rend la baignade légèrement périlleuse. On en profite quand même un peu l’espace d’un après midi.
Ce qui reste génial avec le Mexique, c’est que la vie sauvage n’est jamais très loin de nous. Sur ce parking et malgré la proximité de tous ces équipements touristiques, nous rencontrons de nouvelles espèces jusque là seulement observées dans des zoos voire jamais : aras, crabes de terre, jolis oiseaux huppés et bien sûr, les sempiternels iguanes.
Nous parcourons une petite dizaine de kilomètres pour nous rendre dans une seconde baie normalement plus abritée et où l’on peut observer un banc de corail et son cortège de poissons exotiques. Bien nous en a pris car la playa Entrega est à la fois agréable à la baignade avec sa grande anse aux douces vagues, mais aussi géniale pour les amateurs de masque et tuba qui s’en donnent à cœur joie au dessus des fonds coralliens.
Les journées passent au rythme des baignades rafraîchissantes (j’ai oublié de préciser que l’hiver est rude sous ces latitudes avec un petit 32°C de moyenne), des obligations scolaires (au plus grand bonheur des enfants) et des petits repas bien savoureux (des légumes goûteux, des fruits exquis et tout un panel de gourmandises à s’en lécher les babines … Miam miam!!!), le tout arrosé de boissons fraîches (soda hélas pour les enfants, les jus de fruits frais si délicieux dans la rue n’ayant pas d’équivalents dans le commerce, et une spécialité mexicaine bien glacée pour les parents – Corona Extra – avec modération bien sûr). On peut dire que la vie est dure pour nous au Mexique !!! Profitons-en bien avant de retourner dans le Nord où le climat sera plus rude au printemps.
Prochaine étape : la néo hippie Playa Zipolite … tout un programme.
Zipolite, nos derniers jours au bord du Pacifique
En ce 22 février, nous arrivons à notre dernière étape au bord du grand océan. Voilà 6 mois que nous sommes partis, et on peut dire que le voyage passe vite. Par un drôle de hasard, nous sommes aussi au point le plus austral de notre périple à environ 15,5° de latitude Nord, soit à un peu plus de 1500 km de l’Équateur. Depuis le point le plus septentrional de notre parcours (au nord de la Gaspésie), nous sommes descendus de près de 50° de latitude soit quasiment 5000 km du nord vers le sud, le tout en parcourant plus de 23000 km d’asphalte, de terre, de caillasse et autres matériaux douteux de revêtement routier. Et tels les oiseaux migrateurs au printemps, nous entamons notre lente remontée à partir de cette étape. Il nous reste un peu moins de 5 mois pour revenir sur Halifax et encore un bon paquet de choses à découvrir.
Pour profiter de ces derniers instants au bord de la côte, nous passons 6 jours dans un magnifique camping à quelques mètres de la plage de Zipolite. Un véritable exploit pour les itinérants que nous sommes. L’ombre prodiguée par les manguiers, palmiers et autres arbres tropicaux fait le plus grand bien, car la fin février est torride, 30°C et plus en journée et pas moins de 24°C la nuit. On ne va pas se plaindre même si, en bon français râleur que je suis, j’aimerais un peu plus de fraîcheur la nuit. Heureusement, une petite brise marine souffle par moment pour nous rafraîchir un peu, et les multiples baignades en piscine ou dans l’océan finissent le boulot. Seules les nuits sont parfois compliquées, la température du CC ne descendant que rarement en dessous des 27-28° C.
La ville n’a pas un charme fou mais la plage est belle bien que dangereuse pour la baignade. La houle est forte, les vagues atteignent quasiment les 4 mètres et les maîtres nageurs veillent au grain en n’hésitant pas à faire sortir tout le monde de l’eau au changement de marée.
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