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Retour sur le plateau mexicain

Notre road trip nous ramène au centre du Mexique. Objectif : la capitale, Mexico, que nous avions laissée de côté lors de notre premier passage dans la région.

Cette étape est la dernière du Mexique.

Revenir au journal de bord de notre road trip pour voir la globalité du circuit parcouru sur 11 mois ou lire les articles pratiques.

Oaxaca

Nous avons laissé derrière nous le Pacifique et sommes retournés sur les plateaux à l’intérieur des terres.

Quelle aventure pour rejoindre la ville d’Oaxaca ! C’est 286 Km parcourus en 10h, répartis en 8h de conduite et 2h de pause, des centaines de virages et des pentes vertigineuses sur des routes soumises aux glissements de terrain à la moindre pluie.

Nous traversons ainsi les villages de montagne parsemés de topes (ces fameux ralentisseurs mexicains) qui nous arrêtent très régulièrement dans notre pénible ascension lorsque nous arrivons à dépasser les 30Km/h ! Cette voie d’accès à Oaxaca à travers la Sierra Madre nous mène à 2753 m d’altitude avant de redescendre sur un plateau situé à 1500 m.

L’étape dans la ville est agréable et nous a encore offert de nombreuses occasions de satisfaire nos appétits en très exigeants Français que nous sommes. La cuisine mexicaine est vraiment excellente et propose d’innombrables spécialités, on comprend qu’elle soit classée au patrimoine immatériel de l’humanité.

Oaxaca est accueillante avec ses rues piétonnes colorées. Nous avons aussi pu visiter une église baroque édifiée par les Dominicains espagnols à la fin du XVIème siècle et le musée de la ville qui présente l’histoire de la région à travers l’exposition d’œuvres d’art et d’objets du quotidien.

Une ville colorée

El templo San Domingo – chef d’œuvre baroque

Quelques pièces du musée relatives aux civilisations pré-colombiennes

Mexico : 2 journées dans la mégapole

Nous laissons les états du sud du Mexique pour nous rapprocher de la capitale et faire une nouvelle fois étape à Teotihuacan. Nous y étions passés début janvier pour visiter les pyramides et avions laissé de côté Mexico pour des raisons de planning.

Depuis la sortie du Yucatan, nous nous posions la question de la faisabilité de cette étape avec le camping-car. Mais être si près de la capitale et ne pas y passer me gênait quand même un peu. Le camping de Teotihuacan était donc l’endroit idéal pour laisser le camping-car pendant que nous nous attaquions à cette énorme ville, la place étant sûre, l’accès assez commode en bus et métro. Nous tentons donc l’aventure.

En quelques chiffres, Mexico, c’est plus de 20 millions d’habitants sur une agglomération de 30 km sur 50 km, 2200 mètres d’altitude, le deuxième métro d’Amérique en terme de grandeur (et à mon avis le premier en terme d’utilisateurs) et malheureusement une pollution bien visible à l’œil nu qui oblige les autorités à appliquer des règles très strictes de conduite.

45 minutes de bus et 30 minutes de métro plus tard, nous voilà sur le Zocalo de la mégalopole mexicaine. La traversée des banlieues en bus nous a donné un aperçu assez significatif de la grandeur et de la densité de cette agglomération tentaculaire.

On est quand même ici à plus de 30 km du centre historique.

Nous sommes surpris par la propreté de la ville mais aussi par son côté aseptisé à l’image du Zocalo. Cette immense place de 240 mètres de côté est bordée de bâtiments plutôt austères comme le Palacio Nacional et le Palacio del Gobernor. Même l’immense cathédrale et son air penché n’égaye pas le lieu.

Heureusement, le gourmand que je suis, trouve une merveilleuse adresse en la « Pastelaria de Madrid« , une grande pâtisserie datant de 1939 qui nous servira de cantine pour les 3 jours, aussi bien au petit déjeuner, qu’aux déjeuner et dîner. On n’a même pas pu y goûter un quart des merveilles qu’elle proposait : succulents tortas, goûteux tacos, petits gâteaux à se damner (un opéra aussi bon pour 60 centimes, c’est pas bon pour le régime mais c’est divin), en gros un condensé de tout ce que peut donner la cuisine mexicaine simple mais bien faite. Une adresse dont je me souviendrai longtemps. Seul inconvénient, on ne peut s’y désaltérer d’une petite bière, mais les jus d’oranges, cafés et thé chaï y sont délicieux.

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L’hôtel réservé pour cette étape remplit à merveille son rôle. Il est proche du centre historique et au pied du métro. La chambre est nickel, la salle de bain magnifique, on y est presque au calme, pour 35€ la nuit, on ne peut pas demander plus.

Retrouvez tous nos bivouacs et campings à partir de cet article.

Le premier après-midi nous visitons donc le templo mayor et la cathédrale, deux sites quasiment adjacents.

Le premier était le symbole de la toute puissance aztèque avant l’arrivée des colons espagnols. Il était placé au centre du monde pour cette civilisation, donc aucun souverain n’a cherché à le déplacer, mais tous ont modifié son apparence en superposant d’une couche supplémentaire les ajouts du précédent. L’édifice ayant été rasé par Cortès et ses successeurs, on a seulement retrouvé les fondations de ce temple à la fin du XX° siècle par hasard, en construisant l’assainissement du centre. On peut donc observer maintenant ce mille feuille de pyramides et profiter du magnifique musée contigu qui présente les nombreux chefs d’œuvre trouvés sur le site depuis sa redécouverte.

Le second est au contraire le symbole de la colonisation espagnole et de la toute puissante église catholique en Nouvelle Espagne. L’intérieur y est plutôt sobre par rapport aux autres cathédrales vues dans le pays. Seul un retable doré et un imposant orgue décorent l’ensemble.

La seconde journée est consacrée au musée anthropologique qui dresse un aperçu exhaustif de toutes les civilisations ayant pris part à l’histoire du pays. C’est très beau, la mise en valeur des pièces présentées est géniale mais le manque d’explications et d’informations nous laisse un peu sur notre faim.

Le matin avant de partir, nous visitons le Palacio Nacional qui présente surtout un intérêt pour la présence des œuvres du muraliste mexicain Diego Rivera. Ces quelques fresques murales y présentent sa vision de l’histoire du pays de l’empire aztèque à la fin du 19° siècle. C’est coloré, assez simpliste mais plutôt sympa surtout pour les quelques clichés plus ou moins objectifs des différentes époques.

Le reste des journées passées sur Mexico nous a permis de flâner dans la ville pour prendre le pouls de cette tentaculaire cité et de ses nombreux habitants.

Mexico n’est pas le Mexique, c’est une grande capitale internationale qui tend à ressembler aux autres mégapoles occidentales. C’est « clean and secure » (en tout cas dans les quartiers touristiques), on y trouve toutes les boutiques des grandes marques internationales sur de longues avenues piétonnes mais nous n’y avons pas ressenti les mêmes émotions que dans le reste du pays, dans des villes plus typiques et marquées par l’atmosphère mexicaine.

10 jours à Teotihuacan : une pause dans l’itinérance

Vous n’avez pas beaucoup de nouvelles de nous en ce moment. Ne vous inquiétez pas, tout va bien. C’est juste que, depuis une semaine et demie, nous avons élu domicile au camping de Teotihuacan. Nous vous avions conté notre escapade à Mexico, il y a quelques jours, et nous avions prévu de rester quelques jours supplémentaires au camping afin de préparer la sortie du Mexique et la suite du voyage aux States.

Mais, comme lors de chacun de nos séjours à l’ombre des pyramides, le terrain de camping se transforme en terre promise des voyageurs outre-atlantique français. Deux familles en janvier, trois à notre arrivée en mars, puis à nouveau trois autres familles avant notre départ. La plupart de ces clans de voyageurs sont des couples avec enfant(s) bien que nous ayons aussi fait la connaissance de deux duos d' »anciens » en goguette sur les routes d’Amérique.

Pour les enfants, c’est un moment souvent magique de retrouver des copines et des copains qui parlent leur langue et qui vivent la même aventure. Le Trailer Park de Teotihuacan se transforme alors en cours de récréation où la langue de Molière résonne un peu partout (Sorry à notre voisin anglais qui hier soir, est sorti de sa réserve toute britannique pour nous demander de tenir notre petite bande de diablotins loin de son bus de 12 mètres tout confort – Satanés Frogs).

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Pendant quelques jours, nos enfants s’en donnent à cœur joie. Ils profitent de leur soudaine liberté loin du regard de leurs parents pour se découvrir, se connaître, jouer, rigoler, se chamailler aussi peut-être parfois mais en tout cas, pour faire le plein de souvenirs et d’images. Ces moments rares et éphémères sont une expérience inédite pour la plupart d’entre eux et leur donnent une sacré bouffée d’oxygène dans une aventure où la présence permanente des parents à leurs côtés peut leur sembler parfois pesante.

Pour les parents, c’est toujours l’occasion de partager des anecdotes sur le trajet parcouru, les galères rencontrées, les spots de rêve à ne pas louper, les lieus à éviter, bref plein d’informations qui transitent par le bouche à oreille et facilitent parfois l’aventure. Tout cela bien sûr, autour d’un alignement de table de camping, sous un auvent protecteur, à la lumière des lampes frontales en guise d’éclairage , le temps d’un apéro ou d’un repas partagé en groupe plus ou moins nombreux. Chacun parle de ses projets, de ses envies et du pourquoi de ces départs en longs voyages. Il est intéressant de constater que les univers de ces voyageurs au long cours soient tous aussi variés, tout comme leurs façons d’appréhender cette aventure et leurs attentes dans de telles expéditions. C’est aussi un des charmes de ces rencontres, intenses et brèves.

Cette étape gardera donc une saveur unique, de par sa longueur, sa relative oisiveté bien méritée, ses multiples rencontres et la joie intense des enfants de retrouver les jeux de leur âge avec de nouveaux camarades.

Nico.

Adios Mexico

Après notre longue pause à Teotihuacan, nous reprenons notre route vers le nord afin de rallier les Etats-Unis à nouveau. Si tout va bien et que les douaniers US veulent bien nous laisser passer une deuxième fois dans leur pays, alors nous devrions y être demain soir.

En attendant, nous voulions partager quelques photos de cette longue route du nord du Mexique qui traverse de magnifiques paysages. Partie méconnue du pays, elle possède pourtant tant de beautés naturelles.

Alors que tout était très sec lors de l’aller au mois de décembre, aujourd’hui les cactus fleurissent et la végétation, certes toujours au ras du sol, s’est teintée de vert. Des petites tornades aussi se forment sur les plateaux ; c’est sympa à voir … de loin.

Le Mexique nous a enchantés. Nous avons été surpris par ses multiples visages, ce pays offre des paysages tellement variés : plateaux désertiques au centre, jungle luxuriante près du Golfe du Mexique et dans le Chiapas, montagnes, volcans dont certains cônes fumants surplombent le plateau déjà à 2000 m d’altitude de quelques 3000 m de plus, plages paradisiaques des Caraïbes au Pacifique, côte plus sauvage du Golfe du Mexique, charme des villes coloniales, beauté des sites précolombiens. Entre tradition et modernité, le pays est riche d’un mélange culturel de plusieurs millénaires. Que de sensations ici ! Et bien sûr nous avons adoré sa cuisine, je crois que vous vous en êtes rendu compte.

Les Mexicains sont des gens très accueillants et extrêmement gentils, qui ont toujours à cœur de vous aider. Nous nous sommes toujours bien sentis ici et nous garderons un excellent souvenir de ces 3 derniers mois.

Maintenant, en route pour l’ouest américain. C’est parti pour un cycle rando de 3 mois en EPS.

A bientôt. Carine.

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