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Cuisiner en camping-car et van : les 5 conseils de Nico le Cuistot

Lorsqu’une cuisine se résume à un plan de travail grand comme une planche à découper, à une plaque gaz pas plus puissante qu’un briquet et à un frigo à peine plus volumineux et efficace qu’une glacière, peut-on honnêtement espérer se faire plaisir en se mettant aux fourneaux ?

Certes, je pousse le trait un peu loin quant aux réelles capacités des équipements d’un camping-car (ou d’un van) en matière de cuisine, mais il est incontestable qu’il y a besoin d’ajustements parfois radicaux pour jouer les cordons bleus sur les routes. Alors doit-on finalement renoncer à bien manger lorsqu’on prend la poudre d’escampette ? Je réponds : non, non et encore NON !!!

Pour moi, se faire plaisir en se mettant à table n’est pas négociable. Découvrir une région ou un pays, c’est aussi aller à la rencontre de sa gastronomie. Quoi de mieux alors que de s’approprier ses saveurs et ses spécialités en enfilant le tablier et en préparant de bons petits plats  ? Comme à peu près pour tout dans un camping-car, l’essentiel est de s’adapter et avec quelques petites astuces, on finit par trouver satisfaction à faire la popote, même en préparant des plats simples.

Foi de Nico le Cuistot, voici 5 conseils pour oser cuisiner en camping-car.

1. Utilisez quelques accessoires peu encombrants, mais bien pratiques

Tout le monde le sait, la place est limitée dans un véhicule de loisir et pire encore, son poids de charge est à surveiller de près (celui du conducteur aussi, mais c’est un autre débat). Avec des charges utiles de plus en plus faibles, voire ridicules (on parle de 150 kg sur certains modèles avec le réservoir d’eau à moitié plein !), tout matériel inutile est à proscrire.

On peut tout de même se permettre quelques écarts pour ravir ses papilles.

Un petit batteur multifonction de puissance réduite est un excellent compagnon. Pas trop lourd, souvent peu encombrant, il fonctionne sur un convertisseur de petite puissance ou sur le secteur lorsque vous êtes branché. Vous pourrez ainsi :

  • préparer soupes et potages ;
  • faire du houmous ou du caviar d’aubergine pour des apéros légers et pleins de vitamines ;
  • battre des œufs en neige pour faire une mousse ou une omelette soufflée ;
  • monter une chantilly pour agrémenter des fraises de saison ;
  • hacher de la viande, des fines herbes ou des fruits à coques ;

et j’en passe et des meilleurs.

Son utilisation étant de courte durée, il ne puisera pas trop sur vos batteries et vous ouvrira un champ de perspectives culinaires très varié.

Pour bien doser vos recettes, pensez à prendre une balance culinaire, c’est léger, plat et commode à caser dans un tiroir ou un placard.

Pour profiter des légumes de saison, emmenez une râpe manuelle ou électrique ce qui vous évitera d’acheter des carottes râpées vinaigrette ou un cèleri rémoulade hors de prix au rayon traiteur ! Et en plus, c’est souvent meilleur.

Pour un gain de temps et de consommation d’énergie, optez aussi pour un petit autocuiseur de 4 l ou 6 l certes assez lourd (2,5 kg à 3 kg), mais qui remplace aisément un faitout et a surtout l’avantage de vous permettre de concocter certaines recettes en un temps record. Le plus compliqué, gérer l’évacuation de vapeur, ouverture d’un lanterneau largement conseillée.

Avec ce quatuor pesant moins de 7 kg, vous aurez une superbe base de travail pour vous lancer dans de multiples et savoureuses préparations culinaires. À vous de gagner ces 7 kilos ailleurs (non, je ne pense pas au conducteur).

Pour les hivers rigoureux, ou si vous partez sur la route des fromages, un appareil à fondue et raclette qui fonctionne à la bougie aura des atouts non négligeables. On trouve des appareils de moins d’1 kg.

2. Adaptez vos recettes à vos contraintes

Qui n’a pas eu envie un jour de météo maussade, bien à l’abri dans le camping-car, de craquer pour une pizza ou une tartiflette, voire pour un moelleux au chocolat. Et d’un coup, vous vous êtes rappelé que vous n’aviez pas de four. Badaboum, c’est la grosse déprime, vous n’avez plus qu’à compter les gouttes d’eau glissées le long de votre baie !

Eh bien non, ne vous laissez pas abattre ! Il existe des recettes à la poêle pour presque tous les goûts, préparations sucrées comme salées. Certes, l’effet n’est pas toujours le même, mais n’empêche, c’est possible et souvent très surprenant. Vraiment, si vous avez encore un peu de place dans les placards et, surtout, encore un peu de charge utile, vous pouvez craquer pour le four portable Omnia, mais c’est loin d’être essentiel. J’ai plein de recettes à la poêle à vous proposer.

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D’ailleurs, je me souviens encore de notre pain quotidien cuit à la casserole lorsque nous étions aux USA et des odeurs enivrantes de cette cuisson de bon matin qui embaumait l’habitacle. Et le résultat était véritablement époustouflant !

Si vous êtes patient et que vous lisez tout l’article, je vous donne même une recette de tartiflette originale à la fin. Non, non, on ne scrolle pas les gourmands, on reste attentif.

Quand on part en hiver et que le thermomètre baisse doucement, mais surement, on a tendance à vouloir manger un plat bien chaud et bien gastronomique. Gros inconvénient, le temps de cuisson d’un pot-au-feu, d’un bœuf bourguignon, d’une blanquette de veau ou encore d’une carbonnade va ruiner votre bouteille de gaz qui souffre déjà assez avec le chauffage du véhicule. Ajoutez à cela la vapeur d’eau qui se répand dans tout le camion pendant des heures, et vous ne serez pas prêt de régler vos problèmes d’humidité !

Donc il vous faudra faire des concessions et être malin.

Pour se mitonner un plat en sauce, usez de l’autocuiseur pour gagner du temps, coupez vos morceaux un peu plus petits et dégustez ainsi ces recettes rapidement sans transformer le camping-car en hammam. Par exemple, la cuisson d’une blanquette peut se raccourcir à une trentaine de minutes au lieu des 2 heures habituelles.

Une autre astuce que je m’impose en camion, c’est la rentabilisation des ustensiles.

Autant il est facile de se servir d’une casserole, d’une poêle, d’un faitout, d’un pied-plongeur, d’une planche à découper et de toute une batterie de couteaux à la maison, autant ce déballage XXL est difficile en camping-car. Avec une telle quantité de matériel à laver, vous allez vider votre cuve d’eau propre et inonder la moitié de l’habitacle (bravo à tous ceux qui n’utilisent que 3 l d’eau pour faire toute la vaisselle sans en mettre une goutte sur le plan de travail. Moi, perso, je ne sais pas faire, ma copilote s’y emploie avec un succès tout relatif).

Faire la vaisselle en camping car

Donc, soyez malin. Par exemple, pour une recette de pâtes à la Bolognaise, je choisis les étapes suivantes :

  • Une gamelle d’eau à bouillir
  • Pendant ce temps, préparation des légumes et herbes sur la planche à découper
  • Cuisson des pâtes
  • Égouttage en gardant un peu d’eau de cuisson dans une boîte de conservation, laissez les pâtes dans la passoire
  • Réutilisation du faitout pour saisir les légumes, puis ajout de la viande hachée, de la tomate et de l’eau de cuisson des pâtes avant mijotage
  • Ajout des pâtes à la sauce et fin de cuisson avec ajout des herbes.
  • Et le meilleur pour terminer, la dégustation !

Bilan, un faitout, une planche à découper, une passoire et un couteau pour le repas du soir, éventuellement des restes pour le lendemain, et même une base de salade si vous avez conservé une partie des pâtes « nature » (juste avec un filet d’huile d’olive pour éviter qu’elles ne collent entre-elles). Rentable, n’est-ce pas  ?

3. Privilégiez les menus sans cuisson, surtout en été

Lorsque le thermomètre s’emballe, il n’est pas conseillé de faire des cuissons longues dans le camping-car, et ce, afin d’éviter de gagner encore quelques degrés supplémentaires dans l’habitacle. Dans ce cas, le mieux est de privilégier les repas froids : salade, soupe froide, wrap garni, taboulé, tartare, carpaccio, ceviche… Les possibilités sont infinies ! Laissez faire votre imagination et vos envies pour contenter votre appétit.

C’est, en plus, un moyen pratique pour que chaque voyageur y trouve son compte avec des formules modulables. Notre grand classique du midi en été : la salade composée décomposée. Chaque membre de la famille crée sa propre combinaison gourmande dans son assiette avec les produits présents sur la table. Un super moyen pour satisfaire tout le monde et, en plus, qui permet de recycler ce qui reste dans le frigo. Les lentilles, les pâtes ou le riz du soir deviennent une base de salade le lendemain, des restes de viandes coupés en fines tranches associées à une tortilla, un bagel, une baguette tradition avec quelques légumes et un bel assaisonnement dépanneront bien pour un midi en se faisant plaisir.

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Vos meilleurs amis pour manger frais : les fruits, légumes et autres herbes aromatiques. En plus d’être bons pour la santé (5 fruits et légumes par jour, je vous rappelle), ces ingrédients :

  • se préparent en principe rapidement (tout dépend de votre habileté au couteau et à la râpe) ;
  • se conservent en dehors du frigo pour une partie d’entre eux ;
  • ne nécessitent pas ou peu de cuisson.

Alors, profitez des produits locaux et de saison pour varier les plaisirs !

4. Quitte à se lancer en cuisine, prévoyez grand !

Ce qui paraît toujours long en cuisine dans le camping-car, c’est le temps que prend une casserole ou un faitout rempli d’eau, à bouillir. Avec une puissance moyenne de 1500W, j’ai systématiquement l’impression d’attendre une heure avant de mettre à cuire pâtes, riz, œufs ou légumes. Oui, je sais, là encore j’exagère, mais entre les 5 minutes sur plaque induction à la maison et les 20 minutes à une demi-heure dans le camping-car, y’a quand même pas photo !

Donc quitte à patienter, autant optimiser. Je prépare donc souvent assez de féculents ou de légumes pour faire deux repas. Par exemple, une fois chaud, puis une fois froid, ou encore en accompagnement puis en plat complet. C’est un gain de temps non négligeable, une économie d’énergie et un challenge pour trouver de nouvelles idées recettes. Le pied !

Idem si vous faites la blanquette ou les pâtes à la Bolognaise citées ci-dessus, prévoyez grand et faites-en pour deux fois. En plus, pour les plats en sauce, on dit toujours que c’est meilleur réchauffé.

5. Pensez cuisine extérieure lorsque le temps s’y prête

Dernière astuce, déplacer le plan de cuisson dehors. Beaucoup diront que vacances d’été riment avec barbecue et grillades. À titre personnel, je n’en suis pas fan, car je n’ai jamais été un adepte de la cuisson à la flamme, certainement une réminiscence de ma période prénéanderthalienne, avant la maîtrise du feu.

D’un autre côté, j’ai tout de même un réchaud-gaz puissant (près de 3000 W) pour l’extérieur qui permet certaines cuissons que je m’interdis à l’intérieur : poissons grillés, andouillettes et grillades en général… En plus, il a en plus l’avantage d’être bien plus efficace que mes plaques intérieures et, lorsque le temps s’y prête, j’aime bien jouer les cuistots dehors sur la table de camping. Bien entendu, ce n’est possible que dans les lieux autorisés, en camping et sur certaines aires. Jamais en bivouac !

Cuisiner à l'extérieur avec un réchaud gaz puissant

Ce mode de cuisson déporté est une bénédiction pour profiter des bons produits de la mer, à faire sur plancha ou grill. Il se prête aussi parfaitement à la cuisson de cochonnailles qui, elles aussi, ont tendance à laisser un certain fumet dans le camping-car.

C’est également un excellent compagnon pour réaliser de grand plat comme une paella, un tajine ou encore un axoa. En effet un grand faitout sera toujours plus à l’aise sur un grand trépied que sur la petite grille de votre plaque. Et si la cuisson est longue, cela se fera dehors sans odeur, sans dégagement de chaleur ou d’humidité, ennemies des habitacles.

J’espère vous avoir convaincu de devenir un adepte de la bonne bouffe en camping-car. Moi, tout ça m’a donné faim, je pars préparer le dîner.

Ah zut, J’oubliais, le bonus.

Cuisinez en camping-car avec cette recette exclusive en bonus  : La Croziflette au Reblochon

Ingrédients pour 2 personnes

  • 50 g de Reblochon AOP
  • 150 g de crozets
  • 100 g de champignons blancs
  • 500 g de lardons allumettes
  • ½ oignon blanc
  • 1 gousse d’ail
  • 1 cube de bouillon de volaille
  • Crème fraîche épaisse
  • Sel, poivre

Préparation

  1. Faites bouillir 50 cl d’eau et ajoutez-y le cube de bouillon de volaille.
  2. Émincez l’ail. Nettoyez les champignons blancs et coupez-les en fines lamelles.
  3. Dans une poêle, faites revenir à feu moyen les champignons avec l’ail dans une c-à-s d’huile d’olive pendant 5 minutes. Réservez.
  4. Émincez finement l’oignon.
  5. Dans la même poêle, faites revenir l’oignon avec une c-à-s d’huile. Ajoutez les lardons 3 minutes.
  6. Ajoutez les crozets et couvrez avec le bouillon. Laissez cuire 15 à 20 minutes en ajoutant du bouillon régulièrement.
  7. Hors du feu, ajoutez la crème fraîche, les champignons et le Reblochon coupé en dés. Mélangez jusqu’à ce que le fromage fonde.

À table !

Servez bien chaud et accompagnez d’un verre de vin d’Apremont blanc.

Vous aussi, vous cuisinez en CC ? Donnez-nous vos astuces en commentaire !

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2 commentaires sur “Cuisiner en camping-car et van : les 5 conseils de Nico le Cuistot”

  1. Bon, le mec qui a décidé le coup de la plaque au gaz à trois brûleurs faut l’écorcher (vif)
    Une fois ce coup de sang posé je dois reconnaître que nous mettons de côté la gastronomie lors de nos séjours avec « Raymond ».
    A notre domicile qui ne bouge pas, la cuisine c’est moi qui m’y colle parce que j’aime ça je prépare des choses simples qui ont du goût mais dans nos déplacements des règles ont été éditées entre nous dont celle-là pas plus d’une cuisson par repas et nous nous y tenons sacrebleu !!
    Pourtant le « coin cuisine » du Rapido est correcte mais une règle est une règle alors comment fait-on ?? D’abord nous écumons les marchés, Les Halles que nous croisons sur les chemins certes ce sont des plats préparés mais il est possible d’en trouver de savoureux, ça peut être un demi poulet rôti ou la spécialité culinaire du coin, ça coûte plus cher ? souvent, pas toujours. Mais je dois reconnaître que nous ne sommes que deux, c’est un peu plus simple pour la cambuse et le porte-monnaie…
    L’hiver c’est soupe toujours préparée dans le « Raymond » et généreuse pour quelle assure nos trois soirées et l’été ce sont des salades à n’en plus finir.

    Bleck

    1. Hihi, oui, les trois feux sur la plaque. Le truc qui ne sert à rien !
      Une tomate à la croque-au-sel, un paquet de chips et un saucisson font aussi très bien un repas, on est d’accord ! Et, finalement, nos enfants aiment autant ?.
      Et la cuisine toute prête en local, on aime bien se laisser tenter aussi 😉
      Merci pour ce retour d’expérience Bleck !

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