Déjà qu’il peut être difficile de financer 3 semaines de vacances, il vous paraît peut-être complètement inenvisageable de réunir le budget nécessaire à un long voyage. Comment font les tourdumondistes et autres voyageurs au long cours pour se payer le luxe de partir plusieurs mois consécutifs, un an, parfois plus ?
On s’est longtemps posé la question, se disant que ce privilège n’était réservé qu’aux riches, sans vraiment s’atteler à une recherche de financement. Partir pour un long voyage restait du domaine du rêve, comme beaucoup d’autres projets… On avait fait une croix dessus pensant que ce n’était pas pour nous. On ne faisait pas partie de ceux que l’on considérait comme riches, on avait donc une excuse, c’était pratique.
Puis, au fil du temps, Nicolas et moi avons pris des décisions, nous sommes passés à l’action ! Petit à petit, des rêves qui nous paraissaient inaccessibles se sont concrétisés… une maison à la campagne, un camping-car pour partir quand nous le souhaitions… alors pourquoi pas le grand voyage ?
Le financement, nous l’avons trouvé alors que nos économies étaient insuffisantes au moment où nous avons pris la décision de partir. Et, après avoir vécu un road-trip d’un an et croisé d’autres voyageurs sur la route, nous sommes désormais persuadée que l’on peut partir au bout du monde, quels que soient ses moyens.
Évidemment, à gros moyens, voyages en hôtel quatre étoiles, excursions clés en main, parcs d’attractions. À petits moyens, voyages simples et minimalistes, mais voyages quand même. Et honnêtement, c’est cette deuxième version, plus proche des gens et de la nature, qui nous séduit le plus.
Mais peu importe ce que nous préfèrons, nous. L’essentiel, c’est ce que vous aimez vous et ce que vos finances peuvent vous permettre de faire. Si vous avez l’argent, tous les choix s’offriront à vous, si vous en avez peu, vous vous adapterez, mais vous pourrez voyager.
J’ai réuni dans cet article toutes les recherches et démarches entreprises lorsque l’on préparait notre propre voyage au long cours sur le continent américain. Je vous expose aussi ce qui constitue, selon nous, des avantages et des inconvénients à chaque source de financement.
Cet article répond à la question : où trouver l’argent pour un grand voyage ? et non pas : combien d’argent faut-il pour faire un tour du monde ou un voyage au long cours ?
Alors ?
Où trouver le financement pour votre voyage au long cours ?
Voici ma réponse en 7 propositions.
1. L’épargne, la base du financement d’un grand voyage
Tu parles d’un scoop ! Elle nous parle de faire des économies.
Ben oui, et je commence même par ça. Simplement parce que c’est souvent la première source de financement pour de nombreux voyageurs au long cours. Donc impossible de passer outre.
Je ne vais pas vous apprendre à faire des économies. Dépenser moins au quotidien, plus facile pour certains que pour d’autres.
Toutefois, vous pourriez être étonné de vos capacités d’épargne à partir du moment où vous décidez vraiment d’organiser le voyage de vos rêves. À partir du moment où vous avez décidé de sauter le pas.
Très motivé par un tel projet, on trouve souvent des moyens de faire des économies alors qu’on pensait déjà être au taquet. Évidemment, plus votre salaire est élevé, plus il est facile d’épargner vite. Réduire son train de vie est techniquement plus facile pour un cadre que pour un smicard. Techniquement… parce que psychologiquement, c’est autre chose, le smicard étant déjà, lui, minimaliste par nécessité.
L’inconvénient majeur de ne compter que sur vos économies réside donc dans le fait que vous devrez parfois vous priver longtemps pour réunir la somme nécessaire à votre voyage.
S’il est acceptable de réduire ses achats au minimum pendant un laps de temps pour économiser un maximum d’argent pour votre projet, cela peut devenir difficile à tenir sur la durée. On acceptera facilement de renoncer à un ciné ou à un resto le week-end, à partir en vacances l’année précédant un tour du monde. Cependant, éliminer tout loisir, tout superflu, de son quotidien, ce n’est pas tenable sur 10 ans !
Beaucoup de voyageurs cassent la tirelire qui n’était pas initialement prévue pour un périple à l’étranger. Les Français épargnent en effet en prévision d’un coup dur, pour les études des enfants, éventuellement pour leur retraite… plus rarement pour un projet personnel.
Et puis, lorsque le voyage, le tour du monde devient une évidence, que l’on sent que c’est maintenant qu’il faut partir, que cela correspond à une envie, à un moment idéal dans la vie, alors pourquoi ne pas casser cette tirelire, vous aussi ?
C’est ce que nous avons choisi de faire. Dans notre cas, il n’y avait pas assez de pièces et de billets dans le cochon pour organiser un long voyage. C’est pour cela que nous avons étudié quantité de sources de financement complémentaires.
➕ Somme d’argent définie dès le départ
➕ Vous ne devez rien à personne
➖ Temps nécessaire à l’obtention du financement total
2. La vente de vos biens personnels pour augmenter votre capacité financière
Bien évidemment, on pense d’emblée à la vente de votre logement si vous êtes propriétaires, mais il ne faut pas négliger vos biens meubles (voiture, mobilier, etc.)
La vente d’un bien immobilier, une solution rapide pour constituer le financement de votre voyage
Cela peut être la vente de votre propre logement ou d’un bien immobilier que vous louez. La situation est différente également si le bien vendu est encore soumis à l’emprunt, ou pas.
Pour vendre un bien que vous mettez d’ordinaire en location, je vous renvoie à la procédure décrite sur le site Service public auquel je ferai souvent référence.
Dans tous les cas, si votre bien n’est pas encore intégralement payé, vous devrez rembourser le capital restant dû de votre emprunt au moment de la signature chez le notaire. À cela s’ajoutent des frais. Votre banque vous demandera des frais de remboursement anticipé égaux à 6 mois d’intérêts dans la limite de 3 % du capital restant dû. Cela peut donc être un montant assez important dont il vaut mieux avoir connaissance au moment où vous prenez la décision de vendre.
Vendre votre logement vous évitera d’avoir à rembourser les échéances du crédit pendant votre absence, les suspensions de mensualités n’étant pas toujours négociables avec votre banquier, et parfois génératrices de frais importants également.
➕ La vente possède de nombreux avantages :
- Vous obtenez immédiatement une somme plus ou moins importante pour financer votre voyage
- Pas d’échéance de prêt à rembourser pendant votre absence (surtout si vous n’avez plus de salaire)
- Pas de frais à prévoir pendant votre absence sur votre bien (taxe foncière, travaux relevant d’un caractère d’urgence, entretien du jardin, etc.)
- On part l’esprit libre
- Comme les économies, on connaît exactement la somme dont on dispose pour le voyage
➖ Mais il existe également des inconvénients à prendre en considération :
- Vous devrez vous domicilier ailleurs pour votre résidence principale
- Plus de logement à votre retour. Or, vous aurez du mal à louer sans bulletins de salaire après plusieurs mois de voyage ou à emprunter pour l’achat d’un nouveau bien, même s’il vous reste de l’argent pour faire un apport
- Paiement d’un garde-meuble si personne ne peut vous garder le peu qu’il vous reste (stocker trop longtemps vos biens dans un lieu non chauffé peut les endommager, les garages familiaux ne sont donc pas toujours les meilleurs endroits pour conserver tout ce qu’il reste de votre ancienne vie)
- Prévoir une vente, puis un déménagement, alors que vous serez engagé dans les préparatifs de votre voyage n’est pas simple. Tout gérer en même temps est source intense de stress.
La vente de vos biens meubles
Si vous avez dans vos placards des objets que vous n’utilisez pas, c’est le moment de les vendre ! Le Bon Coin, Vinted et autres sites de petites annonces en ligne pourraient devenir des amis proches pendant quelque temps.
Il n’y a pas de petites économies ! Vous ne gagnerez pas grand-chose, mais si ça vous paye le passeport, disons que c’est déjà un bon début.
➕ De plus, vider insensiblement vos placards du superflu a deux avantages :
- Les cartons seront plus rapides à faire et le déménagement en sera facilité
- Apprendre à vivre avec moins au quotidien se répercutera sur votre voyage qui aura tendance à être plus minimaliste, et a priori moins cher que ce que vous ne le pensiez au départ
Parmi les biens meubles, vendre la voiture (ou les voitures) peut aussi apporter de substantielles ressources pour le voyage. Attention toutefois, il faudra garder une partie de cet argent pour vous en racheter une au retour.
Pour notre voyage, nous avons fait le choix de vendre le véhicule le plus ancien et de prêter le plus récent à un membre de la famille afin d’avoir un véhicule au retour. Encore faut-il que la personne à qui vous prêtiez la voiture en ait l’utilité, sinon il est probable que la batterie flanche lorsque vous rentriez. Mais, nos véhicules n’ont jamais beaucoup de valeur… nous n’achetons que de petites cylindrées d’occasion. Les deux véhicules n’étaient donc plus cotés à l’Argus. Vendre les deux nous procurait donc peu d’argent alors qu’il aurait fallu en débourser beaucoup pour racheter deux véhicules au retour. À chacun de voir où est son intérêt.
Vous êtes entrepreneur, commerçant, artisan, libéral : vendez votre affaire
La vente de votre fonds de commerce ou de clientèle peut vous fournir un bon apport pour réaliser votre projet de voyage.
Si vous détenez aussi les murs où vous exercez votre activité, deux solutions s’offrent à vous : les vendre ou les louer, je vous renvoie donc aux paragraphes concernés.
Si vous êtes dans cette situation, vous avez un métier, vous détenez une expertise. Même s’il est toujours difficile de monter une affaire et de repartir de zéro, votre expertise vous permet d’envisager votre retour avec plus de sérénité qu’un salarié qui a quitté son emploi et qui devra trouver un nouvel employeur. Vous serez toujours capable de reconstruire une affaire, pourvu de conserver un peu d’argent de côté pour redémarrer.
De plus, votre expérience peut vous permettre aussi d’envisager une installation à l’étranger certainement de façon plus simple que de nombreux salariés, votre esprit d’entreprise étant une force extraordinaire.
3. Louer votre logement pendant que vous êtes au bout du monde
Si vous êtes propriétaire d’une maison ou d’un appartement, vous pouvez vous poser la question de la location.
Est-ce plus ou moins intéressant que la vente pour financer votre long voyage ?
Impossible de dire ce qui sera le plus intéressant pour vous. Cela dépend de la situation de chacun. Mais, dans tous les cas, la location comporte des risques que n’a pas la vente. À vous de voir si vous pourrez ou non supporter ces risques.
Si le bien que vous envisagez de louer est encore soumis à l’emprunt, vous pouvez, éventuellement, bénéficier d’une suspension des échéances pendant la durée du voyage ou moins. Beaucoup de contrats de prêts proposent des suspensions de 6 mois maximum et, parfois, cette close est soumise à conditions (perte brutale de revenus par exemple… pas pour un tour du monde). À voir avec votre banquier.
➕ Louer un bien peut vous permettre de :
- Financer un crédit qui court toujours et ainsi conserver votre logement pour votre retour
- Rapporter un complément de revenu tous les mois
3 types de location existent :
- Louer vide (bail de 3 ans en situation classique, possibilité de bail plus court sous conditions)
- Louer meublé (bail d’un an)
- Louer meublé en saisonnier
Avantages et inconvénients de la location à l’année
➕ Rentrée d’argent fixe
➕ Un bien entretenu, ainsi que le jardin
➖ Risques de loyers impayés (ce n’est pas pour rien s’il existe des assurances… non, ça n’arrive pas qu’aux autres)
➖ Possibilité que le locataire parte plus tôt que prévu et dénonce son bail pendant votre voyage. Il vous faudra donc renoncer à vos revenus annexes (grosses difficultés à prévoir si vous faisiez de cette rentrée d’argent une partie intégrante du budget, au lieu d’un plus) ou gérer une nouvelle location depuis le bout du monde (mise en agence avec frais à prévoir, recherche de locataires, etc.)
➖ Déménagement des meubles à prévoir pour la location vide, déménagement des contenus des placards pour la location meublée
➖ Le bien n’est plus votre résidence principale, mais celle de votre locataire
➖ Vous ne pouvez pas récupérer votre maison (appartement) quand vous le souhaitez, mais à la fin du bail conclu avec le locataire seulement (voir les cas particuliers du bail court pour le logement vide ici)
➖ Au retour, obligation de refaire les démarches auprès des fournisseurs d’eau, gaz, électricité, téléphonie, internet pour remettre tous les contrats à votre nom
➖ Impôts, CSG, CRDS et prélèvements sociaux à prévoir sur les revenus fonciers qui viennent donc diminuer le montant des recettes
➖ Risque d’avoir des travaux de nature urgente à financer. Personne n’est à l’abri d’une fuite sur le réseau d’adduction d’eau, d’une tempête qui endommage la couverture, etc…
➖ On part donc l’esprit moins tranquille avec une location qu’avec une vente où on ne laisse rien derrière soi
Avantages et inconvénients de la location saisonnière
➕ Des revenus ponctuels
➕ Possibilité de rester domicilié à votre adresse, il suffit qu’un proche récupère le courrier de temps en temps
➕ Aucun déménagement à prévoir. Vos meubles, votre vaisselle, le linge de maison sont mis à disposition des locataires saisonniers
➕ Vous récupérez votre bien quand vous le souhaitez, pas besoin de paperasse ou de délai à respecter pour rentrer dans vos murs
➕ Cette formule peut déjà être testée avant votre grand départ, en proposant votre bien en location saisonnière pendant que vous partez en vacances d’été par exemple. Souvent, ceux qui procèdent ainsi gardent une pièce de la maison pour leur usage personnel où ils stockent tout ce qu’ils ne laissent pas à disposition des locataires.
➖ Impossibilité de prévoir les revenus générés par ce type de location
➖ Nécessité de faire appel à un tiers pendant toute la durée de votre voyage pour gérer les entrées/sorties, le ménage, l’entretien du jardin (une agence ou un service de conciergerie vous coûtera cher, un proche aura beaucoup de travail, il n’est pas certain que vous trouviez une bonne âme)
➖ Des charges qui restent les vôtres (eau, gaz, électricité, internet, etc.). Même si vous les incluez dans le prix à la nuitée, c’est vous qui recevrez les factures.
➖ Charges sociales sur les revenus générés par la location + impôts à prévoir, ce qui diminue donc vos recettes.
➖ Comme dans le cas de la location vide, risque d’avoir des travaux de nature urgente à financer. On part donc l’esprit moins tranquille que dans le cas d’une vente du bien immobilier concerné.
4. Le recours au crédit
Alors, loin de moi l’idée de vous pousser à vous endetter. Je n’ai moi-même que très peu recours au crédit. Moins je vois mon banquier, mieux je me porte (comme mon assureur d’ailleurs…). J’ai coutume de penser que si je ne les vois pas, c’est que tout va bien.
Pourtant, c’est le moyen que nous avons choisi pour compléter nos économies et réunir le budget nécessaire à notre voyage au long cours. Quand je dis compléter nos économies, c’est un euphémisme, le crédit a représenté environ 80 % de notre financement.
En préalable, il faut que je précise que nos finances étaient très saines, jamais un impayé, moins de 30 % d’endettement, uniquement 2 crédits en cours (la maison et un véhicule, le camping-car), presque 15 ans d’ancienneté dans notre banque qui avait donc tout l’historique et pouvait avoir confiance en nos capacités de remboursement.
Toutefois, si notre banque était tout à fait prête à nous accorder un prêt à la consommation en plus de ceux que nous avions déjà, ce n’est pas avec elle que nous avons fait affaire, mais avec un organisme de crédit qui nous proposait de bien meilleurs taux et, surtout, un lissage des mensualités sur les années à venir (ce que ne voulait pas faire notre banque…)
Après de multiples recherches, nous avons opté pour un rachat de crédits (donc ceux de la maison et du camping-car) avec rallonge de trésorerie, rallonge qui allait constituer notre financement pour le voyage.
Nous sommes passés par un courtier en ligne pour obtenir les meilleures conditions possible. C’est Credistor qui s’est chargé de tout cela pour nous, nous avons eu de très bons contacts avec une conseillère à l’écoute qui a négocié avantageusement les contrats (pour nous) auprès des organismes de crédit.
Il est communément admis que la rallonge de trésorerie ne peut excéder 10 à 15 % du coût total du rachat. En ce qui nous concerne, elle représentait environ 20 %. Il semblerait que cela ait été possible grâce à la bonne santé de notre compte bancaire.
En plus, comme nous rachetions le crédit de notre maison, cette rallonge de trésorerie et l’emprunt pour le camping-car ont bénéficié du taux d’intérêt du crédit immobilier, soit bien moins élevé que les taux des crédits à la consommation !
Le deuxième avantage est que cela a diminué la globalité de nos mensualités, et le taux du rachat étant beaucoup plus bas que le taux initial de notre prêt immobilier, nous avons gagné de l’argent sur le remboursement de nos crédits malgré l’allongement de la durée de nos emprunts initiaux ! Une aubaine.
Bref, cela aurait été vraiment bête de nous en priver !
Je ne peux absolument pas savoir si cette solution est faite pour vous, si elle peut vous convenir, voire même vous faire gagner de l’argent sur vos prêts en cours. Vous pouvez vous-même vous en rendre compte en faisant des simulations en ligne.
Les courtiers proposant de négocier les meilleurs taux ne manquent pas. Je crois que nous avons sollicité une bonne dizaine d’entre eux et, comme je vous le disais plus haut, c’est Crédistor qui nous a semblé le plus sérieux et qui répondait le mieux à notre problématique.
Je pense que cette solution est envisageable uniquement si vos finances sont saines, que vous n’avez pas de difficultés à gérer votre budget et que vous comprenez les mécanismes des organismes financiers pour ne pas vous faire avoir et signer un contrat qui vous désavantagerait sur le long terme. Le but des banques et organismes de crédits est de gagner de l’argent, pas de vous aider à réaliser vos rêves… Toutefois, en utilisant le système, vous pouvez sortir efficacement votre épingle du jeu.
Si vous avez du mal à joindre les deux bouts, parfois la solution du rachat de crédit peut vous faire sortir la tête de l’eau, même si vous ne demandez pas de rallonge de trésorerie ou que vous ne l’utilisez pas pour voyager. Cela peut être une solution pour assainir vos finances avant d’entreprendre d’autres projets. Lisez bien toutes les conditions avant de signer ! Oui, lisez bien… y compris les astérisques, les renvois numéros 1, 2, 3… 10 et les centaines de lignes écrites en tout petit, au dos du contrat…
Crédit à la consommation classique pour financer le voyage
➕ Une somme déterminée à l’avance portée sur votre compte bancaire immédiatement
➕ Peut se négocier dans votre banque
➖ Taux d’intérêt d’un prêt à la consommation
➖ Mensualité venant s’ajouter à vos emprunts en cours et commençant à courir pendant votre périple
Rachat de crédit
➕ Une somme déterminée à l’avance qui peut être plus importante que le crédit à la consommation
➕ La rallonge de trésorerie bénéficie du taux du rachat de crédit (donc du même taux que celui auquel est racheté votre prêt immobilier, plus élevé quand même qu’un prêt immobilier classique)
➕ Des mensualités lissées jusqu’à la fin de l’emprunt
➕ Pas de changement de banque, l’organisme de crédit se prélève sur votre compte bancaire
➖ Allongement de la durée du crédit par rapport à vos emprunts initiaux faisant l’objet du rachat
➖ Frais de courtage et de notaire à prévoir (inclus dans le rachat de prêt)
➖ Impossible de suspendre les mensualités avant plusieurs mois, voire plusieurs années de paiement sans accroc. Vous serez donc prélevé des échéances du rachat de crédit pendant votre voyage (à prévoir dans la rallonge de trésorerie demandée).
5. Travailler pendant le voyage
Il existe là aussi de nombreuses possibilités pour continuer à gagner de l’argent pendant le voyage.
➕ Un apport financier maintenu pendant votre périple autour du monde
➕ Possibilité d’envisager de prolonger le voyage en fonction des revenus et de votre situation vis-à-vis de votre ancien employeur
➕ Possibilité d’envisager un changement de vie
➖ Vous avez des comptes à rendre à votre employeur, vos clients, votre centre de formation
➖ Plusieurs heures par jour à consacrer au travail
➖ Moins de temps pour profiter des lieux à visiter
Vous êtes encore jeune : le Permis Vacances Travail (PVT)
Par jeune, j’entends moins de 30 ans (35 ans pour certaines destinations). Comme ce n’est pas mon cas, c’est une possibilité que je n’ai pas étudiée à fond. Très curieuse de nature, je m’y suis intéressée un peu toutefois.
Ce que je peux vous dire, c’est que le nombre de destinations est limité. Vous pourrez vous rendre uniquement dans un des pays suivants : Japon, Nouvelle Zélande, Australie, Canada, Corée du Sud, Russie, Argentine, Hong Kong, Chili, Colombie, Taïwan, Uruguay, Mexique, Brésil
La durée du visa est de 1 an et ce dernier n’est pas ouvert aux familles.
Cette situation ressemble plus à une expatriation qu’à un voyage, mais vous aurez pendant un an tout le loisir de découvrir votre pays d’accueil.
Toutes les informations sur le site du ministère des Affaires étrangères.
Négocier le télétravail avec votre employeur
Si vous êtes salarié du secteur privé, et que vous n’avez rien à reprocher à votre travail ou que vous n’êtes pas encore à bout, vous pouvez tenter de négocier avec votre employeur le passage au télétravail.
Certains métiers se prêtent facilement à la situation. En gros, si vous travaillez la majeure partie de la journée sur un ordinateur, il y a de fortes chances que tout ou partie de votre activité puisse se faire à distance. À vous d’être convaincant auprès de votre patron et de lui montrer que vous pourrez continuer de donner le meilleur de vous-même, même depuis l’autre bout du monde.
D’ailleurs, vous pouvez même lui proposer de tester la formule pendant quelques mois avant votre départ, histoire de le rassurer.
Il serait peut-être aussi judicieux de négocier en même temps, un temps partiel. En effet, si votre patron est prêt à accepter votre demande de télétravail, c’est chouette, mais n’oubliez pas que vous aurez aussi envie de profiter de votre voyage.
Est-ce compatible de faire un tour du monde tout en travaillant à temps plein ? Si votre temps est limité pour votre voyage, la majorité des cas, ce sera très difficile. Si vous avez plusieurs années devant vous, alors cela peut s’envisager plus facilement. Dans tous les cas, un travail à temps partiel vous permettra de dégager du temps pour vraiment profiter du voyage dont vous avez rêvé.
➕ De plus, travailler à mi-temps ou temps complet vous permet de garder un pied dans l’entreprise, de continuer à gagner de l’argent, et de tester une nouvelle forme de travail.
➕ Au retour, vous pourrez reprendre votre job comme avant, ou vous déciderez de changer, mais vous aurez le choix et, surtout, vous ne serez pas contraint de retrouver un travail dans l’urgence comme pour les gens qui ont décidé de tout plaquer. Cela vous laisse le temps de choisir une autre voie professionnelle, si c’est ce à quoi vous aspirez, tout en sécurisant vos revenus.
Entreprendre une formation à distance dans le cadre d’un projet de transition professionnelle (privé) ou congé de formation professionnelle (public)
Pendant une année, un salarié du privé, comme du public, peut bénéficier d’une formation rémunérée. Les conditions et les modalités d’octroi, de financement et l’engagement du salarié après la formation sont différents dans le privé et le public.
Sachez simplement que vous pouvez tout à fait décider de suivre une formation à distance, ce qui vous libérera de la contrainte de la localisation, tant que vous pouvez vous connecter. Et de nos jours, l’internet se trouve plus facilement que de l’eau potable dans certains pays…
Dans le privé, vous pouvez obtenir le maintien de votre salaire et le financement de la formation par un organisme financeur. Dans le public, seul le maintien d’une partie de votre salaire (85% de votre brut – pension civile et CSG) est possible.
Conserver ou développer une activité indépendante : envisager le digital nomadisme
Si vous êtes déjà entrepreneur, il est possible que votre activité, ou au moins une partie de votre travail puissent être réalisés à distance. Avec les moyens de communication actuels, plus rien n’oblige à rencontrer physiquement ses clients. Il y a certainement moyen de développer votre activité en ce sens, voire de lui donner une nouvelle direction, afin d’accomplir votre rêve de voyage.
Évidemment, cela ne convient pas si vous avez un commerce physique… et encore. Il peut être possible, pour beaucoup de commerces, de remplacer votre boutique physique par une boutique en ligne et d’avoir recours à un tiers pour gérer vos expéditions. Cette modification d’activité peut être envisagée juste le temps du voyage ou être à l’origine d’un virage dans votre stratégie d’entreprise.
Si vous n’êtes pas encore entrepreneur, sachez que le statut de l’autoentreprise permet de créer une structure en quelques clics sur internet. De nombreuses professions peuvent être exercées à distance, dès l’instant où vous pouvez utiliser l’outil informatique pour faire votre travail.
Les métiers qui sont évoqués de manière classique chez les voyageurs qui ont adopté le digital nomadisme sont : développeur Web, rédacteur Web & print, graphiste, secrétaire freelance, conseiller, consultant, coach, formateur, blogueur, journaliste, photographe, vidéaste, etc. Vous n’êtes limité que par votre imagination. Ayez l’esprit d’entreprise !
Pour que cette nouvelle activité vous procure un revenu pendant le voyage, il vaut mieux toutefois commencer à exercer votre métier en ligne bien avant votre départ afin de :
- Avoir déjà une base de clients sans avoir à démarcher pendant des semaines et vous assurer ainsi des revenus
- Savoir ce à quoi vous attendre : les difficultés du travailleur indépendant sont multiples
Le digital nomadisme est à la mode. Dans les faits, comme pour tout indépendant qui lance son entreprise en France, rien n’est facile. Un article spécifique paraîtra dans un futur plus ou moins proche (comprenez par là, quand j’aurai le temps… si je n’oublie pas…)
6. Faire appel à des partenaires qui soutiendront votre aventure
Ici, je vous propose une solution que nous n’avons absolument pas testée pour notre road trip en Amérique et que nous n’avons pas spécialement envie de mettre en œuvre pour de futurs voyages.
Pourquoi ?
Parce que cela vous engage auprès de vos partenaires… et que l’on aime bien rester libre de nos mouvements, de nos opinions, de changer d’itinéraire si on en a envie sans avoir à rendre des comptes à qui que ce soit.
Pour solliciter des partenaires, vous devrez monter un véritable projet autour de votre voyage. « Je veux faire un tour du monde » ne suffit pas ! Plus ambitieux il sera, et plus vous aurez de chances de fédérer des particuliers et/ou des marques autour de vous.
Voici donc différentes formes de partenariat.
Plateformes de financement participatif : pour capter le financement des particuliers
Sur le Web, vous trouverez des plateformes sur lesquelles présenter votre projet. Elles vous assurent une diffusion optimale, mais, bien entendu, vous devrez aussi en faire la promotion via vos réseaux sociaux, le bouche-à-oreille, tout moyen à votre disposition pour que votre appel de fonds ne reste pas au tréfonds de la plateforme.
En échange d’une participation financière que les internautes vont apporter à la cagnotte, vous vous engagez à leur fournir une contrepartie. Cela signifie qu’une partie de l’argent récoltée servira à financer les cadeaux prévus pour vos partenaires et ne pourra être intégralement utilisée pour votre voyage.
Bien entendu, les cadeaux peuvent ne pas vous coûter cher ! Mais dans ce cas, il est possible que vous y passiez beaucoup de temps. Si vous vous engagez par exemple à produire des vidéos de votre périple pour que les gens vous suivent et voyagent par procuration, n’oubliez pas que cela va vous prendre un temps fou sur votre aventure.
De plus, de nombreux voyageurs mettent à disposition photos, vidéos et articles pratiques de leurs voyages de manière totalement gratuite, donc, hormis vos proches, vous aurez sûrement peu de participations… À moins que vous n’ayez un projet en béton… qui parle aux gens… qui n’a pas été vu et revu.
Voici deux plateformes de financement participatif qui ont bonne réputation :
Naviguer sur leur site vous donnera un bon aperçu des projets organisés et de ceux qui récoltent effectivement le budget nécessaire à leurs ambitions.
Rechercher des sponsors
Il vous faudra monter un dossier détaillant précisément le projet, la/les destinations, le mode de voyage, l’impact prévu de votre action, et les intérêts que les entreprises auront à vous soutenir. Vous devrez monter un dossier spécifique à chaque marque sollicitée. Pour les convaincre, il vous faudra leur prouver que leur image et leurs valeurs seront portées par votre projet. C’est un travail lourd, souvent pour obtenir un peu de matériel ou du soutien logistique, rarement de l’argent.
Un travail donc qui améliora votre quotidien de voyageur, mais qui suffira rarement à financer la totalité de votre trip.
En contrepartie de ce soutien, les marques demandent souvent que vous publiiez sur un média quelconque, des photos, des vidéos, des articles liés à l’utilisation du cadeau consenti. Vous devrez donc prévoir de créer des contenus spécifiquement pour parler du partenariat, et probablement de créer un support de diffusion comme un blog, une chaine YouTube, etc.
Travailler avec des professionnels du tourisme
De plus en plus, les professionnels du tourisme se tournent vers le milieu du Web pour promouvoir leurs offres. Office du tourisme, agences de voyages, hôtels, restaurants, parcs d’attractions, etc. ont besoin de visibilité sur internet et recherchent sans cesse blogueurs et influenceurs pour mettre en valeur leur territoire, leur entreprise.
Si vous avez l’intention de créer un blog pour garder un lien avec les proches pendant votre expédition, vous pouvez envisager de le développer afin de bénéficier de contrats partenaires. Cela dit, il vous faudra déjà une belle audience avant que les professionnels ne vous contactent ou daignent vous répondre.
Là encore, ne comptez pas sur une rémunération. La plupart des acteurs du tourisme cherchent une mise en avant sans avoir à débourser un centime. Vous pourrez trouver une nuit dans un hôtel contre un article, un repas au restaurant contre une photo du plat que vous avez commandé sur Instagram, une journée dans un parc d’attractions contre une vidéo YouTube… mais si cela améliore encore une fois votre quotidien, et diminue vos dépenses (nuitées et repas gratuits), ce n’est pas ça qui vous permet de financer en totalité votre voyage… Et en plus, vous serez contraints de dormir ou manger à des endroits que vous n’auriez pas forcément choisis.
7. Réduire les dépenses pendant le voyage
Les 6 premiers points ont pour objectif de vous aider à trouver de l’argent pour réaliser votre rêve de voyage lointain. Un deuxième aspect, tout aussi important à prendre en considération, c’est la diminution des dépenses, d’autant plus sur un circuit au long cours.
Si vous avez vendu beaucoup de vos biens avant de partir, vous vous êtes peut-être engagé dans la voie du minimalisme depuis. Et si vous avez financé avec vos économies, vous avez appris à être moins dépensier. Toutes ces expériences vous donneront des astuces que vous pourrez utiliser en voyage, même si vous devez les adapter à la situation, au pays que vous visitez, à votre mode de voyage.
Sur la diminution des dépenses, je crois que chaque voyageur a ses petites astuces. Privilégier les visites gratuites et les activités à faible coût (la marche par exemple), prendre l’avion en dehors de la haute saison touristique, faire la cuisine au lieu de manger au restaurant sont quelques exemples du système D des baroudeurs fauchés.
Comment financer un long voyage autour du monde ?
Souvent, le financement d’un grand voyage résulte de la combinaison de plusieurs des possibilités évoquées ci-dessus. Cet article est très long… pas la peine d’en ajouter encore.
Si vous avez développé d’autres stratégies, nous sommes curieux de les connaître ! Surtout n’hésitez pas à commenter pour enrichir cet article !
Enfin, vous serez certainement intéressé par nos dépenses réelles lors de notre road trip au Canada, aux États-Unis et au Mexique. Combien dépense-t-on à 4 pendant une année en camping-car dans les pays réputés les plus chers au monde ? C’est dans l’article suivant : Quel budget pour une année en Amérique en camping-car ?
Ravie de voir ici des pros de la randonnée 🙂
Merci pour ton commentaire Enora.
Effectivement, le volontariat est une solution pour voyager à petit budget. Je ne l’ai pas inclus dans mon article de façon délibérée car je m’interroge personnellement sur le côté « éthique » du volontourisme. Est-ce bien acceptable de ne travailler qu’en échange du gîte (et parfois du couvert) sans avoir de rémunération ? Serions-nous prêt à le faire en France (honnêtement) ? Quel est l’impact du volontourisme sur le marché de l’emploi des locaux ? Ce volontourisme ne prend-t-il pas des places aux gens qui ont besoin de travail (d’autant plus vrai dans les pays en développement) ?
Le débat est ouvert 😉
Au plaisir de te revoir par ici. A bientôt.
Article super complet bravo ! Il est vrai que dans l’esprit de beaucoup de personnes partir en voyage au long cours parait inaccessible et demande beaucoup de moyen. Alors qu’en fait, il s’agit avant tout d’une question de priorité et de débrouillardise pour mettre de côté la somme nécessaire. Certe, c’est évidemment plus ou moins facile et long selon sa situation de départ et sa façon de voyager ensuite. En tout cas, tu as donné pas mal de pistes à creuser qui permettront sûrement à bon nombre d’envisager à nouveau leur aventure ! 🙂 Personnellement, je suis partie 1 an en Amérique du Sud en 2018 avec un PVT pour l’Argentine en poche. J’avais notamment économisé au maximum en amont, revu mes dépenses à la baisse et supprimé toutes celles inutiles ou superficielles, vendu de nombreux meubles et bricoles pour vider mon appartement. Sur place, je n’ai presque pas travaillé via mon PVT, ce n’est pas ce que je recherchais spécialement, à part 2 mois sur les 9 passés dans le pays. Là où j’ai pu faire pas mal d’économie aussi et vivre de belles expériences enrichissantes, c’est en faisant du volontariat chez des particuliers où tu es logé et parfois nourrie en échange de demi journées de travail. C’est vraiment intéressant, même pour les familles. 🙂