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Escapade de 3 jours en camping-car en Lot-et-Garonne et sud-Dordogne

3 jours entre Dordogne et Lot-et-Garonne

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Quelques jours disponibles devant vous ? Un week-end prolongé ? Allez, grimpez à bord du camping-car et échappez-vous le temps de visiter les « plus beaux villages de France » du Lot-et-Garonne et du sud Dordogne.

Aujourd’hui pour changer, c’est moi, Nicolas, qui prend la plume pour vous conter notre dernière escapade motorisée. Pour être honnête avec vous, je manquais vraiment de motivation pour préparer une quelconque sortie sur les vacances de février. Le temps jusque-là n’incitait guère aux activités de plein air entre coups de vent intempestifs et pluies incessantes, provoquant même inondations et débordements de rivières dans notre territoire proche.

Comme à chaque fois, il fallut la détermination sans faille de ma chère et tendre pour pousser les hommes de la famille à sortir de leur cocon (et de leurs canapés). Bien lui en a pris, car ces trois jours nous ont bien dégourdi les pattes et ont permis de faire bouger notre bon vieux compagnon de route qui s’enlisait peu à peu dans le jardin. Un vivifiant bol d’air frais pour tout le monde !

Après un mardi de préparation/réparation du camping-car, de cuisine et de rangement, nous voilà fin prêts pour ces quelques jours de vadrouille à deux pas de chez nous. On a même respecté un rayon de 100 km autour de la maison, c’est dire !

Une fois sur la route, l’itinéraire ne s’est finalement pas limité aux seuls « plus beaux villages de France » du secteur. Nous avons en effet ajouté d’autres villages non labellisés et néanmoins charmants. Et, comme d’habitude, on a craqué pour quelques spécialités locales ?

Voici donc notre petit circuit en 9 étapes sur les départements de la Dordogne et du Lot-et-Garonne au volant de notre capucine.

1. Belvès et sa cité médiévale

Après un peu plus de deux heures de route, nous faisons étape à Belvès en Dordogne. C’est le premier des « plus beaux villages de France » que nous rencontrons. La ville domine la vallée de la Lauze et on la surnomme la cité aux sept clochers en raison des nombreuses églises qui y sont érigées.

Un ciel bleu et dégagé nous fait les yeux doux pour nous inciter à faire notre première balade. Les enfants sont ravis ?

Nous descendons vers le village depuis l’aire de stationnement pour camping-cars. Les ruelles sont vides en cette seconde semaine de congés scolaires. On sent de suite que cette commune attire moins les touristes que ses voisines du Périgord Noir installées au bord de la Dordogne comme Beynac, Castelnaud-la-Chapelle ou La-Roque-Gageac.

Pourtant le patrimoine architectural est très bien préservé dans ce village au passé millénaire entre vieilles églises aux airs de forteresses, demeures seigneuriales aux styles médiéval, Renaissance ou néo-gothique, habitats souterrains troglodytiques et reliques de l’ancien castrum avec portes, murailles et tour de guet.

Une agréable balade aux allures de voyage dans le temps !

2. Monpazier, la bastide modèle

En vingt minutes, nous rejoignons Monpazier, aux confins du Périgord Pourpre, à la frontière du Lot-et-Garonne. C’est la plus petite ville de Dordogne avec une superficie de 53 ha seulement. Cela s’explique par l’histoire de sa création en tant que bastide nouvelle au XIIIe siècle, son emprise étant limitée par la charte des coutumes signée à sa fondation.

Là encore, nous apprécions les jolies pierres blondes qui mettent en valeur les belles bâtisses de cette charmante cité médiévale. Le cœur du village est typique des bastides du Sud-Ouest avec sa place rectangulaire entourée d’arcades où trône une ancienne halle en bois. Le tout est magnifiquement conservé.

Nous déambulons ensuite entre ruelles et carreyrous du vieux centre puis autour des antiques remparts.

Nous trouvons même la porte du Paradis dissimulée au pied d’une humble demeure.

Drôle de nom pour ce qui fût à la base la porte de sortie des égouts de la ville ! Mais c’est aussi par là que rentraient les clandestins qui n’avaient pas les moyens de s’installer dans la bastide. Certains citoyens les cachaient au sein de leur communauté, parfois par charité, plus souvent pour profiter d’une main-d’œuvre sous-payée. Si le jeu de cache-cache durait plus d’un an, ils obtenaient alors le droit de cité et les privilèges qui en découlaient. Ils avaient ainsi réussi à ouvrir les « portes du Paradis ».

Nous quittons la petite aire derrière la caserne de pompiers pour trouver une étape nocturne encore plus au calme, même si celle de Monpazier l’est déjà assurément (on y a dormi il y a quelques années ?).

Nous filons donc sur Biron et son imposante forteresse.

Plus d’informations sur l’aire de Monpazier dans sa fiche dédiée ou dans cette vidéo sur YouTube !

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3. Biron et son spectaculaire château du XIIe siècle

Nous stationnons le camping-car au pied du château de Biron, sur un grand parking où nous sommes quasiment seuls. Le panorama est magnifique.

Surplombant les marches de l’Agenais et du Périgord, cet imposant édifice fut le siège d’une des quatre baronnies de Dordogne. L’architecture présente des influences de plusieurs époques, du Moyen Âge à la période moderne. En 1978, le site, en très mauvais état, a été racheté par le département et a fait l’objet de nombreuses campagnes de restauration au fil des ans. Nous n’en verrons que les extérieurs, le château étant fermé pour cause de COVID. Mais le cadre vaut à lui seul le détour.

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Nous parcourons les ruelles du bourg castral et rejoignons le petit hameau tout proche, dominé par l’église Notre-Dame-du-Bourg. Les maisons qui l’entourent ont un charme certain et la lumière rasante de cette belle fin d’après-midi met en valeur ces vieilles pierres.

Après une nuit paisible, seulement bercée par quelques sonneries de cloche de l’église voisine, nous voilà fin prêts pour une deuxième journée de visite, cette fois-ci sur les terres du Lot-et-Garonne.

4. Villeréal et son étonnante halle à étage

C’est sous un ciel gris que nous débutons la visite de Villeréal, le troisième plus beau village de France sur notre parcours. Capuche et bonnet au programme pour cette balade matinale.

Nous sommes agréablement surpris par cette bastide très vivante avec de nombreux commerces ouverts et pas mal d’animations dans le bourg. Dommage que les rayons du soleil décident de faire la grasse matinée !

L’élément à ne pas louper ici est la halle à étage qui occupe le centre de la place du village. Une belle structure en bois du XVIe siècle surmontée par l’ancienne maison des jurats en torchis. D’autres demeures à colombages entourent cette esplanade et lui donnent un superbe cachet.

Un peu plus loin, l’église Notre-Dame de style gothique méridional ressemble plus à une forteresse qu’à un lieu de culte. Ses imposantes tourelles d’angle émergent au-dessus de la ville comme une sentinelle aux aguets.

Nous reprenons le camping-car pour rejoindre Monflanquin plus au sud, prochaine étape du périple.

En savoir plus sur l’aire municipale de Villeréal en cliquant ici.

5. Monflanquin, une bastide perchée

On se rend compte rapidement de l’originalité de Monflanquin en arrivant par la plaine. L’imposant mur à arcades de l’église Saint-André avec ses tours crénelées et son allure fortifiée se détache au loin dans le ciel de Guyenne et guide le camping-cariste égaré.

On se perd un peu pour trouver le stationnement prévu pour les camping-cars pour lequel on doit suivre les indications du parking de la Bastide spécifié réservé… aux voitures. Bizarre !

Il faut grimper dur depuis ce dernier pour rejoindre la bastide. On y accède par l’église Saint-André à l’aspect sévère et massif. On atteint vite la place centrale où se tient un petit marché en ce jeudi matin. Peu de marchands, mais quelques spécialités locales à découvrir (je suis parti avec ma livre de pruneaux, au plus grand bonheur de mes enfants).

Les arcades et les bâtiments entourant la place sont superbement conservés et de nombreuses bâtisses aux alentours encore dans leur « jus » donnent une image hors du temps à ce village. Les tours et détours dans les ruelles adjacentes nous plongent dans un passé plus ou moins lointain. Encore une fois, dommage que le soleil soit si timide ce jour pour ne pas mettre en lumière les photos de cette jolie cité.

Nous regagnons le camion pour nous sustenter — avec deux balades dans la même matinée, les appétits sont aiguisés — et, après une petite pause digestion, nous reprenons la route vers le dernier « plus beau village de France » du parcours, Pujols.

6. Pujols-le-Haut, belvédère sur la vallée du Lot

S’il y a un village qui se mérite, c’est bien celui de Pujols-le-Haut ! Perché sur les hauteurs de Villeneuve-sur-Lot, sur la rive gauche de la rivière, la signalisation pour s’y rendre est… comment dire… hasardeuse.

Après plusieurs tentatives avortées aboutissant à des demi-tours de haute volée, nous finissons par trouver le parking de la voie romaine à l’extrémité ouest du bourg ancien. Le vent s’est levé et a emporté quelques nuages laissant passer enfin la lumière du soleil.

Ce nid d’aigle fut au départ un bastion albigeois au début du XIIIe siècle. Ravagé lors de la répression contre les cathares puis réhabilité peu à peu malgré la présence envahissante de la toute neuve bastide de Villeneuve-sur-Lot, son bourg est encore aujourd’hui superbement préservé.

On y entre par la porte du clocher d’où l’on a un magnifique panorama sur les plaines du Lot. La place de l’église Saint-Nicolas nous mène immédiatement au cœur du Moyen Âge entre ses séculaires maisons en pierre ou à colombages, sa petite halle en bois et son église fortifiée. Un détour par les jolies ruelles du vieux bourg nous permet de découvrir le patrimoine architectural superbement préservé du lieu. Il ne manque qu’un peu plus de luminosité pour le mettre en valeur pleinement, et un peu d’animation. Car ici, aucun commerce pour les habitants contrairement aux autres villages traversés jusque-là.

7. Monbahus et la butte de la Vierge

Nous hésitons franchement sur l’étape nocturne du jour, le parking où nous stationnons à Pujols étant plutôt sympathique et calme, mais le temps se gâtant et le vent se levant, il nous paraît un peu exposé. Pour éviter de nous faire ballotter toute la nuit, nous migrons vers un lieu nous semblant plus protégé des aléas climatiques, à Monbahus.

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Après une demi-heure de route, nous accédons à un petite aire avec services par une pente bien abrupte (à proscrire avec un camping-car ayant un long porte à faux et une garde au sol un peu basse).

Nous dormons donc cette nuit sous la protection de la Vierge de Monbahus hissée ici il y a plus de cent ans, au sommet d’un ancien moulin. La courte balade autour de ce point haut de la région permet d’avoir une vue à 360° sur cette dernière. Je descends un peu plus tard, juste avant le couvre-feu, sur la charmante place du village pour jeter un œil à l’épicerie du coin. Quelques spécialités locales trouvées sur place agrémenteront agréablement l’apéro du soir.

Aire de camping-cars à Monbahus (Lot-et-Garonne)
Panorama à Monbahus (Lot-et-Garonne)

Après d’âpres négociations fraternelles, ce soir, c’est le retour de la compétition intergénérationnelle de belote entre les « vieux » et les « novices ». Bilan 1 à 1, à la fin du match. Satanés gamins, ils nous donnent de plus en plus de fil à retordre pour les battre. Si notre longue expérience ne nous sert plus, on est bientôt fichus !

Après une nuit super tranquille, nous décidons de prendre le temps sur le chemin du retour pour aller voir (encore, diraient certains) d’autres petits villages.

8. Cancon, capitale de la noisette

La première pause se fait à Cancon, à moins de 10 km de Monbahus. J’avais lu sur un prospectus de l’office de tourisme du Lot-et-Garonne qu’il s’agissait d’un joli village en plus d’être un haut lieu de la noisette française. 98 % de la production nationale passe en effet par la coopérative canconnaise qui en exporte près de la moitié. Une impressionnante réussite locale, puisque le périmètre de production de cet oléagineux se limite au Lot-et-Garonne.

Dans le centre, je ne manque donc pas d’aller à la boutique Koki, vitrine du savoir-faire de cette coopérative. Je suis très agréablement surpris par la variété des produits proposés et par leur très bon rapport qualité-prix. Et vu que vous m’y faites penser, je vais de ce pas aller grignoter une de leurs spécialités, une noisette finement torréfiée délicatement enrobée d’un puissant chocolat à 63 % de teneur en cacao. Miam miam !

Nous avalons ensuite les pentes raides des ruelles du vieux Cancon qui nous mènent au sommet de la colline surplombant le village. Il y reste des traces de l’ancien château et on y a une belle vue sur les campagnes environnantes, avec ses immenses champs de noisetiers notamment.

Nous faisons par la suite une courte halte à Castillonnès pour y admirer sa place centrale dominée par une halle surmontée d’une étonnante échauguette de style troubadour.

Nous tentons un arrêt à Eymet, mais le stationnement prévu pour les camping-cars me semble un peu trop souple pour supporter le poids de nos véhicules, surtout après des semaines de précipitations incessantes. Les autres parkings nous étant expressément interdits, nous filons vers La Sauvetat-du-Dropt pour une dernière étape.

9. La Sauvetat-du-Dropt et son pont roman

L’aire pour camping-cars mise à disposition par la municipalité est absolument charmante, en bordure du Dropt, à deux pas du pont roman. C’est une halte parfaite pour un dernier repas sous un beau soleil.

Une rapide promenade digestive dans le petit village ne fera que renforcer cette impression. À retenir pour une prochaine sortie !

Nous rentrons ensuite en milieu d’après-midi dans nos pénates.

Bilan de l’escapade

Le sentiment laissé par ces trois courtes journées en camping-car est particulièrement agréable :

  • il a enfin fait beau (ou presque), ce qui nous a permis de prendre l’air en faisant de petites balades
  • la région découverte est splendide et méritera largement d’y retourner lorsque les animations seront de retour (même s’il y sera plus difficile d’y stationner)
  • et, pour ne rien gâcher, encore une fois, voyager avec le camping-car reste un vrai plaisir pour toute la famille (même si certains commencent à avoir du mal à se caser dans les espaces confinés du véhicule et que d’autres souffrent de courbatures après deux nuits passées sur le matelas un peu ferme de la capucine)

Ah oui, j’allais oublier, ce coquin de CC nous a encore fait le coup du frigo qui tombe en panne, au premier jour du périple. C’est un grand classique pour Parenthèse Nomade depuis notre circuit en Italie du Nord. On finit par être habitués, c’est sa façon de nous dire que l’on devrait venir le voir plus souvent pour qu’il puisse se dégourdir les pneus. Promis, on essaye de remettre ça aux prochaines vacances, et pourquoi pas, au week-end de Pâques si les cloches nous apportent un joli printemps ensoleillé.

En attendant, bonne route à tous et restez curieux, l’aventure débute toujours au bout du chemin.

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14 commentaires sur “3 jours entre Dordogne et Lot-et-Garonne”

  1. Bonjour.
    Bien beau reportage sur vos périples. Nous nous sommes arrêtés deux fois à Montpazier et toujours bien agréable, l’Aire et le Village avec cette Bastide, les commerces autour et en venant de l’aire, boucherie, boulangerie et autres commerces de proximité.
    Merci bien. A bientôt sur les routes ??

  2. Bravo pour tous ces partages de belles balades en cc ! Je vais lire tout cela plus en detail ??

  3. Bonjour,
    Merci beaucoup pour ce récit qui donne vraiment envie de découvrir ces villages.
    La semaine dernière, nous avons passé 2 jours dans la baie du Mont st Michel avec un beau soleil.
    Bonne continuation,

    1. Bonjour Magalie,
      Heureuse de savoir que ce carnet de voyage en Dordogne/Lot-et-Garonne vous inspire des idées de balades 🙂
      2 jours sous le soleil dans la baie du Mont saint Michel, ça fait envie aussi !

  4. Bonjour,
    Avez vous fait les parcours terra Aventura de ces villages.
    Application très ludique sous forme chasse au Trésor.
    Cordialement

    1. Bonjour Théodore,
      Nous nous baladons très peu avec nos smartphones, donc nous n’avons pas pour habitude de faire du géocaching. Nous connaissons Terra Aventura, une application sympa que nous avons découverte lorsque nous avons rédigé notre guide de l’Entre-deux-Mers, mais ne l’avons pas testée en Dordogne/Lot-et-Garonne 🙂

  5. Bonjour, très joli reportage, au premier rayon de soleil en Avril je ferais votre escapade qui m’a donné envie
    Merci

    1. Bonjour Alain,
      Ah c’est chouette ça ! Ravie de savoir que ça vous a inspiré 🙂
      Vivement le mois d’avril alors 😉

  6. Bonjour, bravo pour ce récit avec de belles photos y compris de vos haltes c/car. C’est vrai que beaucoup de régions ont subi des inondations début février et il a fallu chercher d’autres endroits. Nous avons fait 4 jours au sud de Millau avec de belles découvertes aussi et pas loin de chez nous .
    Merci encore.

    1. Bonjour Nancy,
      Merci infiniment pour votre commentaire enthousiaste !
      Ah oui, plein de lieux à découvrir à proximité de Millau. A chaque fois que l’on passe dans le coin, on se dit qu’il faudra revenir encore…

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