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Bivouac et camping sauvage en véhicule aménagé (camping-car/van)

En tant que voyageurs en camping-car, nous utilisons différentes solutions pour passer nos nuits à bord : bivouac, aire gratuite ou payante, camping.

Nous aimons ces trois possibilités et nous choisissons nos étapes pour la nuit en tenant compte de différents critères. Celui qui influe le plus toutefois est certainement notre recherche de tranquillité.

Nous ne sommes ni des inconditionnels des campings ni des fans absolus des aires (surtout lorsque l’on y est serrés comme des sardines) ni des accros au camping sauvage. Nous acceptons de payer et ne sommes pas des râleurs invétérés toujours mécontents lorsqu’il faut sortir quelques piécettes pour un service, du style 2€ pour un plein d’eau.

Ce qui nous fait râler, c’est d’entendre les grognons qui ne veulent jamais rien payer. Quoi ? on râle quand même ? Mais on est Français ?

Bref, revenons à nos moutons.

Nous n’avons pas particulièrement peur de nous retrouver seuls et isolés, ce qui fait que l’on bivouaque régulièrement.

Je parle de bivouac minimaliste et pas réellement de camping sauvage puisque notre pratique se limite la plupart du temps à l’arrêt pour une nuit sans déballage de matériel (store, table et chaises, etc.). Il a pu arriver que l’on mette les cales pour rétablir un peu le niveau. Et encore, on avait le sang dans la tête (ou dans les pieds) pour dormir à certains endroits…

Bivouac en camping-car au nord de l'Espagne
Ça penche sur ce parking en bord d’Atlantique (nord de l’Espagne) !

Aujourd’hui, je vous parle donc du bivouac en camping-car ou van, de la règlementation et des bonnes pratiques que non, tout le monde ne connaît pas. On a le droit de débuter, ou même d’être un peu plus ancien dans le voyage en véhicule aménagé et répéter des gestes que l’on ne pense pas nocifs ou même simplement gênants.

Nous aussi avons fait des erreurs, et probablement que l’on en fait encore. L’essentiel est de chercher à améliorer les choses.

Bivouac ou camping sauvage, des lieux à préserver

Dans nos articles de blog, nous ne sommes pas toujours très précis sur les lieux de nos bivouacs.

Pssstt… c’est fait exprès.

Dans nos guides, nous n’en proposons même pas.

Nous gardons en effet pour nous ces lieux « sauvages » trouvés au hasard de la route, au détour d’un chemin. Des espaces plus ou moins cachés, encore à l’écart du tourisme, ceux où on a la sensation que le monde nous appartient.

Il est arrivé qu’on en partage quelques-uns sur les applications participatives, surtout lorsque l’on était en Amérique et lorsque nous avons été de retour en France. Mais nous ne le faisons plus. Cela a été une erreur.

Pour savoir comment nous avons cherché et trouvé nos spots pour la nuit au Canada, aux États-Unis et au Mexique, c’est dans cet article ?

Pourquoi ne pas partager nos lieux de bivouac ?

Pourquoi n’ajoutons-nous plus ces points extraordinaires dans nos articles, nos guides ou directement dans les applications que l’on ne présente plus (Park4night, Caramaps, iOverlander) ?

Simplement afin d’éviter de concentrer les camping-cars et autres véhicules aménagés toujours aux mêmes endroits, ce qui finit par agacer les riverains et les collectivités locales soumises tout d’un coup à l’afflux de véhicules assez imposants.

Nous sommes nombreux à voyager de la sorte de nos jours ! Et immanquablement, révéler ses meilleurs spots sur la toile en fait très vite des lieux prisés… et par là même, nettement moins enchanteurs.

Le bivouac ne garde son intérêt que s’il reste secret… et ne se trouve pas dénaturé par la présence de dizaines de véhicules aménagés. D’autant plus à des endroits qui n’ont pas été conçus pour cela.

Un spot park4night vers 17h00. En soirée, plus fréquenté qu'une aire pour camping-cars
Un spot park4night vers 17h00. En soirée, plus fréquenté qu’une aire pour camping-cars avec les véhicules collés les uns aux autres. Charme du bivouac ?

Par ailleurs, l’alignement de véhicules blancs n’est pas plus ou moins vilain que le regroupement de vans aux couleurs diverses et variées. Tous les propriétaires d’un véhicule aménagé, quel qu’il soit, doivent se sentir concernés par la sauvegarde de notre patrimoine naturel et de nos espaces de liberté, toujours plus restreints.

Voyageurs en van, camping-car, fourgon ou autre véhicule aménagé, on est tous concernés !

Cet article sur le bivouac en véhicule aménagé s’adresse à tout le monde, et je sais que je vais faire grincer des dents.

Que vous ayez un véhicule compact type van, un camping-car d’usine, un 4 x 4 avec une tente de toit, un poids lourd, un véhicule d’aventure, nous pensons qu’il faut que l’on prenne tous conscience de l’impact des applications participatives sur notre mode de voyage.

Les personnes qui ont lu cet article ont aussi lu :  Comment se protéger des moustiques ?

C’est vrai que ces applis sont pratiques. Certes. Mais elles sont aussi largement responsables de la contraction de nos espaces de liberté car, où il y a concentration de véhicules aménagés, il y a risque d’intervention des municipalités (réglementation, limitation, interdiction, etc.).

D’ailleurs, si vous êtes curieux, on vous propose aussi de lire notre avis sur Park4night.

Par ailleurs, n’oublions pas que la recherche du spot idéal fait partie intégrante du charme du voyage en CC !

Si ça vous prend la tête de chercher, ce que l’on peut comprendre (ça nous arrive aussi !), alors faites étapes dans les lieux prévus pour : aires gratuites ou payantes, campings et/ou utilisez des guides ! Les nôtres par exemple ?

Enfin, je me suis pas mal étendue sur la sauvegarde de nos espaces de liberté, mais on doit aussi prendre en compte un autre aspect : la conservation du patrimoine naturel et la protection de l’environnement.

Chercher le bivouac dans la nature n’est pas une pratique anodine !

Lorsqu’un camping-car de 3 t 500 veut se lancer sur les chemins pour trouver l’espace de rêve, il abîme tout sur son passage. Alors que dire des véhicules d’aventure poids lourds !

Oui, on veut tous la liberté et stationner pour la nuit où bon nous semble. Mais, il faut peut-être aussi ôter nos œillères. Pour tous ceux qui ont les véhicules les plus lourds, on se doit de réfléchir à cet aspect de nos voyages : nous dégradons l’environnement que nos roues piétinent.

Sommes-nous égoïstes ? Qu’avons-nous à partager sur ce blog alors ?

Pour toutes les raisons précédemment évoquées, nous ne vous dévoilons donc que très rarement les adresses (et encore moins les coordonnées GPS) de ces petits trésors que nous gardons rien que pour nous. Peut-être trouvez-vous cela égoïste, je ne sais pas.

Ce que je sais, c’est que le partage de ces points les dénature et que nous ne voulons pas de ça. Tout comme nous souhaitons préserver au maximum notre liberté et la possibilité de dormir encore seul au monde si on en a envie.

Toutefois, pas d’inquiétude, nous vous proposons suffisamment d’adresses, gratuites et payantes, dans nos articles et guides pour que vous trouviez votre bonheur pour la nuit ! Après, si vous êtes malin et observateur en nous lisant, vous trouverez facilement des lieux super pour faire étape en sauvage par-ci, par-là, sur les itinéraires que l’on vous soumet…

De plus, avec l’habitude, vous aussi saurez où trouver de beaux bivouacs, même si cela devient de plus en plus difficile en France compte tenu du nombre de véhicules de loisirs en circulation, de l’étalement des constructions qui laisse de moins en moins de place à l’espace « sauvage », et des partages en ligne.

Règlementation, bonnes pratiques et impact des applications participatives pour faire du bivouac ou camping sauvage en camping-car

Les règles en vigueur pour le camping sauvage en France

Si vous bivouaquez, n’oubliez pas de respecter les règles en vigueur.

C’est aussi parce que ces règles ne sont pas respectées et que nous sommes nombreux à circuler en véhicule aménagé que les interdictions se multiplient, voire les sanctions.

Oui, il y a de plus en plus d’interdictions et oui, on est bien d’accord avec vous, on en a ras-le-bol de voir des panneaux fleurir un peu partout qui viennent limiter nos possibilités d’étape.

Mais maintenant, a-t-on le choix ? C’est soit on respecte tous la réglementation et les panneaux signalétiques mis en place par les communes, soit vous pouvez vous attendre à la fin de la gratuité, voire à la fermeture totale de certains lieux.

Chaque pays fixe ses propres règles, renseignez-vous lorsque vous passez les frontières.

Pour la France, voici la réglementation pour le camping sauvage, qu’il soit prolongé ou temporaire comme l’est le bivouac.

Camping sauvage :

Lieux autorisés ou interdits
Le camping sauvage, c’est-à-dire pratiqué isolément et hors d’un terrain aménagé, est autorisé à la condition d’obtenir l’accord du propriétaire du terrain, mais dans certains lieux, il est interdit.

Interdictions générales
Il est interdit de camper, même temporairement :
– Sur les routes et les voies publiques
– Dans les sites naturels classés ou en instance de classement
– Dans les sites patrimoniaux remarquables classés
– Aux abords des monuments historiques
– Sur les rivages de la mer
– À moins de 200 m des points d’eau utilisés pour la consommation

Attention : ces interdictions s’appliquent même si le terrain n’est pas un lieu public.


Interdictions locales
La pratique du camping, en dehors des terrains de camping, peut être interdite par le maire sur toute zone publique. L’interdiction peut être temporaire ou permanente. Elle peut être prise pour des motifs environnementaux, commerciaux, esthétiques ou de sécurité et de salubrité publiques.

Le public en est informé par :
– Affichage en mairie
– Et par un panneau placé aux points d’accès habituels de la zone interdite

Extrait de www.service-public.fr

Le fait de camper correspond au fait de s’installer à un endroit. Des gestes simples et peu encombrants comme mettre des cales ou relever son toit pour dormir peuvent ainsi s’apparenter à du camping sauvage puisqu’il y a installation. Vous avez donc certainement remarqué qu’il ne nous reste que très très peu d’espaces disponibles selon la loi…

Les personnes qui ont lu cet article ont aussi lu :  Visiter le Portugal en camping-car : 3 infos à connaître

Forcément, on a tous été hors la loi un jour ou l’autre !

Nous aussi, nous n’y faisons pas exception. Souvent plus par méconnaissance que par bravade contre la réglementation d’ailleurs.

Pas toujours facile de savoir qu’on se situe à moins de 200 m d’un point d’eau pour la consommation ou dans un espace en instance de classement…

Bon, ça c’était pour l’aspect réglementaire. Maintenant passons à un ensemble de pratiques non écrites qui relèvent du respect d’autrui et de l’environnement.

Les bonnes pratiques en matière de bivouac et camping sauvage : Leave no trace

Dans tous les cas, si vous vous installez pour une ou plusieurs nuits en camping sauvage, prenez soin de pratiquer le « Leave no trace » cher à nos voisins outre-Atlantique.

En Français : ne laissez aucune trace.

En clair, faites en sorte que votre passage ne se voie pas.

Pourquoi ne laisser aucune trace de votre passage ?

L’intérêt de cette philosophie est double :

Votre impact sur l’environnement est nul ou minime et permet de gérer durablement les espaces pour les générations futures.
Ou, si vous en avez rien à faire des générations futures, pensez que vous pourriez avoir envie de revenir dans cet endroit idyllique et le retrouver comme dans vos souvenirs.

Si votre présence n’est pas détectée ni détectable, il y a des chances pour que quelqu’un puisse en profiter après vous sans avoir la surprise d’une barre de hauteur ou d’une signalisation en interdisant l’accès.
Encore une fois, si vous n’en avez rien à faire des autres, pensez à vous et à votre prochain road trip qui pourrait repasser par là.

Concrètement, en quoi consiste le « Leave no trace » ?

Ne laisser traîner aucun déchet.
Tout ce qui arrive avec vous doit repartir avec vous (y compris les eaux usées du réservoir…). Si vous utilisez une douche extérieure, pensez au savon biodégradable. Si vous n’avez pas de sanitaires en van, jetez le papier à la poubelle et enterrez votre « dépôt », sans sac plastique évidemment !

S’installer sur des supports qui ont déjà été utilisés en tant que tels (dalles rocheuses, herbe sèche) pour ne pas abîmer d’autres sols (plus vous restez longtemps à un endroit, plus vous dégradez le support d’où l’intérêt pour le bivouac minimaliste d’une seule nuit et non l’installation de plusieurs jours avec déballage)

Respecter la nature et la vie sauvage.
Évitez la cueillette, le déplacement de cailloux, la coupe de bois. Maintenez vos animaux sur votre campement pour ne pas effrayer la faune.

J’ajoute une ligne toute personnelle à cet ensemble de règles de bon sens et qui reste dans la même veine :

Respecter le calme des lieux !

En effet, trop de fois sur le bivouac, la nuit a été nettement moins tranquille que sur des aires ou dans des campings. Un comble ! La cause : des arrivées dans la nuit pleins phares, radio à fond, les portières qui claquent 1 fois, 2 fois… 5 fois, 10 fois ? les occupants qui parlent fort en arrivant à minuit, etc., etc.

Pour résumer, discrétion et respect s’imposent à tous les niveaux.

Règlementation, bonnes pratiques et impact des applications participatives pour faire du bivouac ou camping sauvage en camping-car

Notre philosophie

Nous pensons que c’est à ce « prix » que camping-caristes, fourgonautes (comme on disait il y a 30 ans, eh oui, les modes changent) ou vanlifers, tous amoureux de nature et de liberté, nous pourrons continuer de profiter d’un environnement préservé et de bivouacs en pleine nature et, peut-être, éviter la mise en place de nouvelles interdictions par les municipalités.

Ces interdictions sont déjà nombreuses en France, loin d’être toujours déterminées dans un souci de préservation environnementale ou dans le cadre d’une politique d’urbanisme cohérente. Oui, nous ne sommes pas toujours les bienvenus, certaines collectivités ont pris des arrêtés, installé des barres de hauteur bien avant d’être submergées par nos véhicules de loisirs.

Cela dit, ne donnons pas d’eau au moulin de ces communes qui ne veulent pas de nous. Le camping sauvage se doit d’être raisonné et aussi invisible que possible.

« Leave no trace ».

Ne laissez pas de trace.

Et évitons le partage à grande échelle.

N’hésitez pas à partager votre point de vue en commentaire !

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10 commentaires sur “Bivouac et camping sauvage en véhicule aménagé (camping-car/van)”

  1. Bonjour
    Plutôt que « ne laissez pas de trace » je préfère « effacez les preuves »
    Ainsi sur un spot (pas trop) sale, en profiter pour faire un peu de ménage.

    1. « Effacez les preuves » suppose alors qu’on en a laissées… Je pense que le mieux serait vraiment que tout le monde ne laisse pas de trace, ainsi on n’aurait pas besoin de faire le ménage après les autres… une utopie ?

  2. Bonjour, un point de vue qui se discute : je pense que le plus gros problème est plutôt la multiplication de ces véhicules que les applis P4N ou autres. Même s’il m’arrive de ne pas partager un lieu « à risque »…

    1. Bonjour, bien sûr que le grand nombre de véhicules aménagés en circulation est responsable aussi de leur concentration toujours aux mêmes endroits. On en parle d’ailleurs, peut-être pas dans cet article mais certainement dans celui qui traite des bonnes pratiques et de la règlementation du bivouac/camping sauvage en France. Cela dit, je suis convaincue que les applis renforcent cette concentration puisque plus personne (ou presque) ne se donne la peine de chercher…

  3. Bonjour Carine,

    Merci pour votre petit mot.
    Non,je n’ai pas de compte facebook…
    Je suis encore pire que vous !… rire
    Belle journée !
    Sylvaine

  4. Sylvaine GRARE

    Bonjour, je débute comme camping cariste et je suis persuadée que tous vos conseils vont m’être très précieux. MERCI !

    1. Bonjour Sylvaine,
      Bienvenue ! J’espère que vous trouverez ici des idées pour partir en vadrouille avec votre camping-car.
      Si vous avez des questions, le mieux est peut-être de rejoindre le groupe Facebook où les échanges sont plus simples. Non seulement nous pouvons vous aider nous, mais vous pouvez également recevoir de l’aide de toute la communauté ?
      Parce que l’on est loin de tout savoir…
      Si vous avez un compte Facebook, demandez à rejoindre le groupe ici : https://www.facebook.com/groups/ParentheseNomade
      Et merci à vous.

  5. je viens de lire vos commentaires, rien a dire c est la même philosophie que j applique mais pour combien de temps, quand je vois certain faire du n importe quoi.
    pour info je suis sur facebook sous le pseudo phil lebon
    Bonne continuation.

    1. Bonjour Phil 🙂
      Merci pour votre commentaire. Espérons que les comportements inappropriés qui desservent tous les voyageurs en véhicule aménagé se tarissent au fil du temps.
      Bonne route !

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