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Escapade écourtée entre Limousin et Auvergne

Nous profitons du retour des beaux jours en ce mois d’avril pour reprendre la route vers des régions proches de chez nous et peu prisées des touristes en général. Destination Limousin puis Auvergne. De belles surprises et … encore des galères avec le camping-car!

En route vers la Haute-Vienne

Avec la sortie du livre qui nous a bien occupés depuis le début de l’année, nous avons décidé de profiter du retour du soleil pour aller prendre un bol d’air pour les vacances de Pâques. Nous partons un peu au gré du vent pour une fois, aucun parcours précis n’ayant été planifié à l’avance. Seule notre première étape est décidée, ce sera Oradour-sur-Glane, à moins de trois heures de chez nous, parfait pour une petite après-midi de route en ce dimanche radieux.

L’aire prévue pour les camping-car est quasi parfaite, nous y arrivons en début de soirée et y trouvons une place facilement, le parking étant pour l’instant peu occupé. Nous nous dégourdissons les jambes en faisant un petit tour en ville. Elle n’a pas vraiment de charme particulier, mais ce n’est pas pour cela que nous sommes venus. Demain nous irons visiter le village martyr et son centre de la mémoire, symbole tragique de la barbarie nazie.

En fin de soirée, l’aire est bondée, il n’y a quasiment plus une place de libre et nous nous retrouvons tous parqués les uns contre les autres. Le charme du lieu en prend un bon coup mais il faut faire avec. Heureusement, tout ce petit monde respecte le calme ambiant et la nuit demeure paisible.

Oradour-sur-Glane, le devoir de mémoire

Au petit matin, la maisonnée roulante prend son temps et flemmarde au lit. Mais, aux alentours de 9 heures, tout le monde est prêt pour se rendre sur le site du drame humain survenu le 10 juin 1944 dans ce petit village de Haute-Vienne.

En cette terrible journée, il y a près de 75 ans, la division « Das Reich » en route pour le front de l’Ouest suite au débarquement des Alliés en Normandie, poursuivit sa logique meurtrière. Harcelée par la Résistance très implantée localement, et sentant certainement le vent tourner en sa défaveur, elle mit à feu et à sang la région entre les mois de mai et de juin 1944. Oradour-sur-Glane en est le symbole le plus marquant, 642 personnes y trouvèrent la mort en cette seule journée du 10 juin 1944. L’organisation implacable de ce massacre est tout aussi terrifiante que son résultat. Ici, pas de combat ou de bataille, mais une éradication programmée d’un village pour propager la terreur dans les populations environnantes. Le bataillon déployé était un habitué de ce genre de besogne qu’il pratiquait régulièrement sur le front de l’Est en Pologne et en Russie.

Le site du village-martyr préservé en l’état depuis 1944 donne sobrement une idée de l’aspect du village au lendemain de ces funestes évènements. On a l’impression que la vie s’y est arrêtée la veille et seuls les quelques panneaux commémoratifs rappellent la tragédie qui s’est passée ici.

Le centre de la mémoire est, quant à lui, dense d’informations mais l’organisation générale n’y est pas toujours très claire. À nous parents d’éclairer nos enfants dans ce maelstrom d’images, de tableaux et d’explications écrites. Un seul film explique sobrement les faits et peut être visionné par toute la famille.

Pour nous remettre de nos émotions, rien de tel qu’un déjeuner au soleil avant de reprendre la route.

Uzerche

Direction Uzerche, en Corrèze à une centaine de kilomètres plus au Sud.

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Un stationnement bien tranquille près de l’ancienne gare, à quelques pas de la vieille ville.

Le temps est devenu incertain mais nous filons tout de même de l’autre côté de la Vézère, pour arpenter les ruelles de la cité médiévale. Le centre est très bien conservé et offre un bon moment de découverte. Par contre, point de vue animation, c’est plutôt très calme, on va dire gentiment que Uzerche est une belle endormie en cette saison. Au moins, nous y passons une nuit sereine.

Sur la route des volcans

Aujourd’hui, pluie au programme. Donc on en profite pour ravitailler et pour rouler un peu. On a même fait un peu la grasse matinée pour tout vous dire.

A midi, nous voilà à Bort les Orgues. Un petit tour à l’office de tourisme pour prendre le dépliant sur les chemins de randonnée à arpenter, et direction la corniche pour effectuer le grand tour des Orgues, ces formations volcaniques en forme de tuyau qui surplombent la ville. Un petit en-cas et c’est parti pour la balade !

Cette marche de près de 5 kilomètres nous offre plus de jolis points de vue sur la campagne environnante que sur les orgues en phonolite. Mais, une fois que la pluie s’est atténuée, c’est tout de même un bon moment en famille.

En partant vers notre bivouac du soir, nous faisons halte au joli château de Val situé au bord du lac de retenue de Bort les Orgues. Le site est vraiment charmant avec cette ancienne forteresse médiévale qui, autrefois surplombait la vallée, et maintenant se mire dans les eaux de la Dordogne.

Notre étape du soir est en altitude, à Murat-le-Quaire au cœur du parc naturel régional des Volcans d’Auvergne. Nos batteries « cellule » ayant des coups de mou en ce moment, nous préférons nous brancher au réseau cette nuit afin d’éviter la panne nocturne de chauffage comme aux dernières vacances de Noël. Le paysage est magnifique, avec des sommets enneigés tout alentour.

Autour du Mont-Dore … et retour des ennuis

Après une nuit où il faisait bon être sous la couette, nous rejoignons la station thermale du Mont-Dore où nous avons déjà séjourné par deux fois et qui nous avait laissé de très bons souvenirs.

Nous avions lu que le stationnement y était désormais très compliqué en camping-car mais, à cette saison, nous pensions ne pas avoir de soucis. Erreur ! En plus d’interdire le stationnement nocturne en dehors de l’aire aménagée, ce que je peux comprendre, il semble que le parking en journée y soit aussi très ardu.

Pour la première fois depuis que je circule avec mon encombrant compagnon de route, je sens que je ne suis pas le bienvenu en ville. Un charmant habitant du coin me fait comprendre que ma présence n’est pas souhaitée le long des trottoirs malgré l’absence d’indication contraire et qu’il se fera un plaisir de prévenir la police municipale de mon attitude rebelle. N’étant pas là pour faire acte de résistance et préférant éviter des désagréments malencontreux, genre contraventions salées ou dégradations sauvages non préméditées, nous décidons de sortir de la ville.

Heureusement, Carine trouve une issue quelques hectomètres plus loin avec un parking bien caché et éloigné, où un panneau nous autorise à passer la journée. Un peu plus de signalisation n’aurait pas été de trop pour nous éviter cette légère contrariété. Nous en profitons pour faire le tour du centre-ville et de ses boutiques pleines de spécialités alléchantes : saucissons, Saint Nectaire, Cantal et Bleu d’Auvergne. Un vrai appel au régime !

Nous grimpons au Salon du Capucin sur les hauteurs de la ville pour oublier ces péripéties et faire une petite randonnée. Nous faisons la fête aux spécialités locales et nous partons à l’assaut des sommets.

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En moins d’une heure, nous gravissons le Capucin qui offre un panorama à 360° sur le massif du Sancy

À notre retour au camion, nous nous rendons compte que le frigo est arrêté. Pourtant la bouteille de gaz n’est pas vide. Nous tentons de le rallumer mais sans réussite. Cela me rappelle tristement notre escapade italienne de 2016. Nous éteignons le tout, histoire de réinitialiser la carte électronique. Souvent, cela suffit.

Nous continuons tout de même vers Orcival.

Nous faisons une courte halte devant les roches Tuilières aux formes si originales.

Nous allons ensuite visiter la basilique Notre-Dame d’Orcival, un chef d’œuvre d’art roman dans un splendide écrin montagneux.

Hélas, pas de miracle en sortant de la basilique, le frigo ne veut pas se relancer. Il faut alors se résoudre à trouver une nouvelle aire de service avec électricité pour ne pas perdre tous nos produits frais. Nous renonçons donc à la suite de notre périple et nous passons une dernière nuit à Aydat. Vous n’aurez même pas de photos de cette pourtant très charmante étape, le cœur n’y est plus. Il faut vraiment que je m’attelle à réparer tous les petits bobos de notre maison roulante si l’on veut continuer à voyager avec elle…

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